Catalane teillant le lin
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Le département des Pyrénées
Orientales se compose d'une partie catalane (l'ancienne
province de Roussillon, et la Cerdagne
française) et d'un territoire beaucoup plus
petit de culture occitane : le Fenouillèdes,
dont le costume est à rapprocher de celui du
département de l'Aude. |
A cette époque le costume catalan désigne celui des «personnes du peuple ou de la campagne qui portent le costume national, c'est à dire le long bonnet rouge dont le bout flottant tombe sur les épaules, une veste et un pantalon de velours, une ceinture rouge et des espadrilles aux pieds». (Henry, 1823)
Famille roussillonnaise - aquarelle de Guiraud, vers 1860
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Musée Rigaud, Perpignan
Les femmes, vers 1830, portent des peignes à la girafe sous leur coiffe. C'est ce qui donne plus de hauteur au bonnet de la coiffe. Cette mode est très bien représentée dans les gravures du chevalier Prosper de Basterot dans son ouvrage Voyage aux ermitages. On la trouve aussi dans d'autres régions de France à la même époque.
Basterot, La fontaine bleue (détail), Ermitage de
Consolation
in Voyage aux ermitages (1829)
Couple de Roussillonnais
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La caputxa |
Caputxa de Cerdagne
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Les coiffes catalanes |
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Légende des illustrations, de haut en bas et
de gauche à droite |
L'abandon progressif du costume traditionnel catlan en Roussillon apparaît très tôt, notamment dans un poème d'Etienne Arago en 1841 (SASL, T.5). On remarque en effet des modifications notables dues à l'adaptation à la mode et dont le principal résultat est l'abandon de l'habit catalan masculin d'une manière rapide et progressive dès la premier tiers du XIXe siècle. D'un usage pratique, il a subsisté toutefois chez les pêcheurs, les bergers ainsi que les gitans sédentaires jusqu'au début du XXe siècle.
La cargolade, Louis Delfau (1871-1937),
Musée Casa Pairal, Perpignan (dépôt du
Musée Rigaud)
Le costume féminin se standardise lui aussi après 1870, avec l'arrivée en masse des robes à corset, distribuées par les grands magasins de Perpignan. Seule la coiffe portée par les avias (grand mères) vêtues de noir et parées du tablier donnent aux passéistes du milieu du XXe siècle une image faussée de la richesse des costumes des Roussillonnaises et des Cerdanes un siècle plus tôt.
Tradition et modernité, cliché anonyme, vers 1900
II- Présentation
générale |
Le Guide du Canigou
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Berger catalan
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Caractéristique, la ceinture (la faixa)
est une bande d'étoffe rouge qui s'enroule
autour de la taille en laissant pendre un bout sur le
côté. |
Costume féminin
La Roussillonnaise
Trois éléments distinguent véritablement
le costume des catalanes :
1° - la coiffe (cofet, cofa) dont nous avons
parlé plus haut
2° - les espadrilles (vigatanas) lacées. Elles
étaient fabriquées localement dans le haut
Vallespir, dans la région de Saint-Laurent de Cerdan et
de Prats de Mollo. C'est une chaussure de travail et
d'intérieur. Le bel habillement requiert des chaussures
à la mode (escarpins), comme on le voit sur la plupart
des gravures.
3° - les bijoux en or creux qui ont laissé au cours
du XIXe siècle s'imposer la bijouterie en grenat. Les
femmes âgées portaient le mouchoir de tête de
forme pyramidale.
Costume roussillonnais v.1830
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Gravure aquarellée - Loubon, 1842
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Pastel et fusain - Mathieu, 1834
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Le caraco noir bordé de dentelles
tuyautées permettait d'ajuster à sa large
encolure la pointe de dentelle ou de soie noire
brodée de motifs floraux. |
Pochade Louis Bausil (1876-1945), v.1930
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La Cerdane
Lithographies de Bayot, in Collection des costumes roussillonnais (1833) |
La coiffe des femmes de Cerdagne est constituée
d'une résille de soie qui entoure la tête
avec de petits rubans festonnés, tout en
laissant libre le front, réseau qui descend au
milieu du dos terminé par de petits boutons
d'argent. |
Jeune fille en caputxo
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Des bijoux spécifiques
Les bijoux roussillonnais caractérisent également
le costume féminin avec des productions de grande
qualité en or creux (carbassettes et fileuses) ou bien
à pierreries en argent et surtout en or et grenats,
utilisant la technique du serti clos avec paillon. La croix
traditionnelle qualifiée de croix Badine à
cause du tremblement de sa partie basse dû à une
charnière dissimulée. Cette bijouterie est encore
très prisée et reste avec le port des
vigatanas le dernier rempart d'une spécificité
vestimentaire typiquement locale.
Coiffe catalane
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Catalane avec la parure traditionnelle
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III - De la disparition au stéréotype
Le costume traditionnel voit son déclin commencer
dès la fin de la première moitié du XIXe
siècle. Les passéistes s'en inquiètent,
cherchant à conserver l'authenticité d'un
habillement sans cesse en évolution. Il semble aussi que
l'intérêt soudain suscité par ces costumes
ait fait perdre l'idée qu'ils étaient
eux-mêmes issus du mélange entre la tradition et
l'innovation.
De plus dès cette époque, le recueil des costumes
roussillonnais de 1833 par Bayot tout comme les lithographies de
Basterot figent ainsi très tôt les catalans dans
des cadres de vie ou des expressions très précis
(femmes à la fontaine, Catalan buvant à la
régalade, ermite portant la capelleta...) Cela va
imprimer un certain nombre de stéréotypes repris
ensuite par les peintres régionaux puis par la carte
postale.
Les cancans, lithographie de Bayot
in Collection des costumes roussillonnais (1833)
Alors que la coiffe et la barretina disparaissent après-guerre, ces deux emblèmes envahissent la publicité des productions locales. Le Catalan et la Catalane chantés par les poètes sont devenus mythiques, ayant complètement disparu du paysage, hormis lors des représentations des groupes folkloriques.
Publicité peinte, 2eme moitié XIXe
s.
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Epinglette, années 1920
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© Laurent Fonquernie