Fondée en 1416, à l'instigation du dominicain Vicens Ferrer (saint Vincent Ferrier), la procession de la Sanch a survécu à six siècles d'histoire du Roussillon.
Cette manifestation religieuse, devenue un symbole de l'attachement des Catalans à leurs traditions, naquit à l'église Saint-Jacques de Perpignan, parmi les hortolans et les teixidors (les jardiniers et les tisserands) qui composaient deux confréries très implantées dans l'église paroissiale du Puig. Les confrères de la Sanch, pénitents et flagellants, se donnèrent deux missions essentielles : d'une part, accompagner les condamnés à mort au gibet et recueillir leurs dépouilles afin de leur assurer une sépulture chrétienne, ce qu'ils firent jusqu'au XIXe siècle ; d'autre part, organiser chaque Jeudi-Saint une procession commémorant la Passion du Christ, cette même procession que nous pouvons voir encore aujourd'hui parcourir les rues de la vieille ville.
Gravure du XVIIIe siècle | Revêtus d'un sac de pénitence noir et d'une cagoule (à l'image des cohortes de Flagellants qui suivaient saint Vicens Ferrer dans ses prêches), les pénitents de la Sanch, les caparutxes, portaient sur leurs épaules des groupes statuaires, les misteris, représentant les mystères douloureux du Christ. A partir du XVIIIe s. les Vierges des Douleurs, reconnaissables à leurs robes noires, et à leur coeur d'argent traversé de glaives, intégrèrent également le cortège, ainsi que la Soledat (la Vierge seule au pied de la croix) et la Mater Dolorosa qui tient Jésus mort dans ses bras. |
© Véronique Parayre |
© Josianne Cabanas
A lire, pour aller plus loin :
Josianne Cabanas, La procession de la Sanch, six siècles de foi et de tradition,
Ed. Mare Nostrum (2003) - 19 €.
Prix Méditerranée 2003