Chapitre 39 |
En février 1809, le nouveau dey, le successeur de
l'épileur de corps morts, peu de temps après
être entré en fonctions, réclama de deux
à trois cent mille francs, je ne me rappelle pas
exactement la somme, qu'il prétendait lui être
dus par le gouvernement français. M. Dubois-Thainville
répondit qu'il avait reçu de l'Empereur l'ordre
de ne pas payer un centime.
Le dey, furieux, décida qu'il nous déclarait la
guerre. Une déclaration de guerre à Alger
était immédiatement suivie de la mise au bagne
de tous les nationaux. Cette fois, on ne poussa pas les
choses jusqu'à cette limite extrême. Nos noms
durent bien figurer dans la liste des esclaves de la
Régence ; mais en fait, pour ce qui me concerne, je
restai libre dans la maison consulaire. Sous une garantie
pécuniaire contractée par le consul de
Suède, M. Norderling, on me permit même
d'habiter sa campagne, située près du fort de
l'Empereur.