L'Etat romain lutta de bonne heure contre les excès du luxe, surtout pour
le costume, la table, le mobilier, les funérailles et les tombeaux.
En laissant de côté des textes apocryphes de l'époque
royale, interdisant certains poissons ou l'usage d'arroser de vin le bûcher
funéraire, c'est dans la loi des XII Tables qu'on trouve les premiers
règlements de ce genre, pour les funérailles [Funus].
Sous la République, les progrès du luxe, l'invasion des moeurs
grecques et orientales amènent successivement, et d'ailleurs sans
aucun résultat sérieux, les lois somptuaires suivantes : Oppia,
Orchia, Fannia,
Didia, Aemilia,
Licinia, Cornelia,
Antia, Pompeia
Licinia, Julia (de César,
renouvelée par un édit de Marc Antoine). Les édiles
et les censeurs étaient chargés de les faire appliquer et
pouvaient aussi dans leurs édits prendre des dispositions analogues
[Aedilis, Censor]. Sous l'Empire nous trouvons d'abord une loi
Julia d'Auguste. Tibère restreignit les dépenses
des jeux de gladiateurs et des spectacles et demanda au sénat de
diminuer le luxe du mobilier et de fixer tous les ans le prix des denrées
; les édiles devaient surveiller les cabarets et les tavernes et
empêcher la mise en vente des pâtisseries ; un édit restreignait
en outre aux calendes de janvier l'échange des étrennes. Au
début du règne de Néron, une loi du même genre
et aussi inutile restreignit les dépenses et défendit la vente,
dans les cabarets, d'autres plats que des légumes cuits. Les dernières
mesures analogues sont des règnes d'Antonin et de Marc-Aurèle
sur les jeux scéniques et de gladiateurs ; Marc-Aurèle défendit
de donner plus de dix pièces d'or aux acteurs et provoqua un sénatus-consulte
qui diminuait en dehors de Rome les frais des jeux de gladiateurs [Gladiator].
Article de Ch. Lécrivain