Croix reliquaire de forme et d'ornementation typiquement catalanes, dont on trouve maints exemples outre-Pyrénées. Tout en gardant la structure architectonique médiévale pour la tige, l'argenter a pris le parti d'une riche décoration de style renaissance sur les différentes parties de la croix et sur les lobes du pied. On peut situer la fabrication de cet objet dans la période de transition du premier tiers du XVIe siècle.

Collioure
Eglise ND des Anges

Début XVIe s.

H : 0,753 m.
Larg. : 0,24 m.

Poinçon PP

Argent fondu, repoussé, ciselé, gravé et doré.

Le porte-relique se compose d'une croix fleurdelisée dont les branches portent une décoration florale au repoussé sur fond de grénetis. Une crête de fleurs stylisées court le long du pied et des branches de la croix, dont l'intersection est occupée par la relique lignum crucis, apparente dans un cristal inclus dans un réceptacle carré. Des médaillons aux motifs en accolade ornent les extrémités des branches. La facture de cette oeuvre est également très soignée au revers : on remarquera le motif du réceptacle de la relique.

La tige se développe sur trois étages de dimensions décroissantes, soutenant un chapiteau. Chaque étage porte des fenêtres à meneau sous un gâble à crochets, pour les deux premiers étages, et de fenêtres simples pour le dernier.

Ce corps repose sur un pied à six lobes dont la base a une galerie à jours, à motifs en losanges. L'ensemble repose sur trois pieds en demi-globe. Cinq lobes sont ornés de fleurs stylisées ; le sixième porte les armes de Collioure, un château à trois tours sur une mer. Ces armes sont surmontées d'une rosette.

La facture de cette croix reliquaire est de qualité. Les proportions entre la hauteur et la largeur de la croix et l'empattement de la partie inférieure se retrouvent dans toutes les oeuvres de ce type conservées en Catalogne sud, et n'est donc pas propre à l'atelier perpignanais anonyme dont elle est issue.


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