Lazare Escarguel (1816-1893)

Il naquit à Routier (Aude) le 23 mars 1816. En 1848, les électeurs de cette commune le choisirent pour maire. Lazare Escarguel ne tarda pas à s'établir à Perpignan où il venait de se marier. Il s'adonna à l'industrie de la minoterie, et se fit remarquer au premier rang de l'opposition républicaine sous l'Empire, en combattant les candidats officiels dans le département des Pyrénées Orientales. Le 23 septembre 1865, Lazare Escarguel avait été déjà envoyé au Conseil municipal de Perpignan.

Réélu en 1870 par le quartier de Saint-Martin, il fut nommé maire de Perpignan le 11 septembre de cette même année et conserva ses fonctions jusqu'au 3 février 1871, jour où il donna sa démission. Le 4 septembre 1870, il proclama la République sur la place de la Loge et parvint à arrêter la colère du peuple prête à se porter aux derniers excès. Il sauva de la mort le colonel Pays, commandant de la place, à qui certains francs-tireurs et une foule ameutée voulaient faire un mauvais parti. Le maire de Perpignan disputa seul le malheureux officier à la fureur populaire pendant plus d'une demi-heure et finit par aller tomber évanoui sur la place Arago. Réintégré dans ses fonctions de maire le 10 mai 1871, il resta à la tête de la municipalité jusqu'au 13 février 1874.

Le 2 juillet 1871, Lazare Escarguel fut élu représentant des Pyrénées-Orientales en remplacement d'Etienne Arago, démissionnaire, par 20.632 voix contre 16.724 données au maréchal de Mac-Mahon. Il prit place à l'extrême-gauche et fut, entre les représentants,le premier maire révoqué par le duc de Broglie, après la chute de Thiers. Il s'abstint lors du vote des lois sur l'organisation du Sénat et sur l'ensemble des lois constitutionnelles. Le 8 octobre 1871, Lazare Escarguel fut élu sans concurrent au Conseil général par les électeurs du canton de Vinça. Quinze jours après, ses collègues le mirent à la tête de l'assemblée départementale qu'il présida encore en 1872 et en 1873. Le 4 octobre 1874, Lazare Escarguel échoua aux élections du Conseil général dans le canton de Vinça. M. Trullès, son concurrent, nommé à quelques voix de majorité, ayant vu son élection annulée, Lazare Escarguel recouvra son siège au Conseil général, le 15 novembre de cette année. Il fut élevé à la présidence de l'assemblée départementale en décembre 1877, en ao&ucirct 1878 et en ao&ucirct 1879. Le 20 février 1876, Lazare Escarguel fut réélu député de l'arrondissement de Perpignan avec 13.364 voix contre 5.817 à Renard de Saint-Malo. Il reprit sa place sur les bancs de l'extrême-gauche, et après le 16 mai fut un des 363 députés qui refusèrent un note de confiance au ministère de Broglie. Il fut réélu après la dissolution de la Chambre, le 14 octobre 1877, par 13.235 voix contre 8.276 données au colonel Falcon. Lazare Escarguel regagna sa place dans la majorité républicaine avec laquelle il vota. Son mandat fut renouvelé, le 21 ao&ucirct 1881, par 4.802 voix contre 4.038 au docteur Magnan, mais il ne siégea pas longtemps au Palais-Bourbon. Il fut élu sénateur, le 16 juillet 1881, par le département des Pvrénées-Orientales, en remplacement d'Achille Farines, démissionnaire. Au Sénat, Lazare Escarguel siégea à l'Union républicaine et confondit ses voles avec ceux de ce groupe.

Battu aux élections sénatoriales du 4 janvier 1891, Lazare Escarguel se retira dans sa ferme de Routier, où il mourut foudroyé par une attaque d'apoplexie, le 26 mai 1893.

Une rue de Perpignan porte son nom. Un monument a été élevé en son honneur aux abords de la Pépinière de la ville, le 16 octobre 1898.

Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires. - Articles nécrologiques parus dans divers périodiques. I