Comme « Ena to chelidoni », le texte de cette chanson grecque est extrait d'un poème du prix Nobel de littérature (1979) Odysseas Elytis, intégré dans la grande suite Axion Esti publiée en 1960, et adaptée en oratorio par le compositeur Mikis Theodorakis en 1964. Ces deux oeuvres monumentales se distinguent par l'ampleur de leur inspiration, qui plonge dans toutes les sources de l'histoire et de la religion grecques, et par la ferveur avec laquelle elles célèbrent la lutte des Grecs pour la liberté.

Il n'est donc guère étonnant que cette chanson soit devenue une sorte d'hymne national pour les Grecs, au sortir de la dictature des colonels, dès 1974. Son enregistrement par Grigoris Bithikotsis en 1977, lors d'un mémorable concert au Lycabette, restera comme un morceau d'anthologie... Mais il faut signaler aussi l'interprétation vibrante qu'en ont donnée Angélique Ionatos, Katerina Fotinaki et Gaspar Claus en 2012, à la fin d'un concert tout aussi mémorable organisé par Médiapart au Théâtre de la Ville à Paris, Et les Rêves prendront leur revanche...





Της δικαιοσύνης ήλιε νοητέ
και μυρσίνη εσύ δοξαστική
μη παρακαλώ σας μη
λησμονάτε τη χώρα μου

Tis dikaiosynis ilie noite
kai myrsini esy doxastiki
mi parakalo sas mi
lismonate ti chora mou !

Soleil concevable de la Justice,
Et toi, myrte glorieux,
Ah ! je vous en supplie,
Ah ! n'oubliez pas ma patrie !

Αετόμορφα τα έχει τα ψηλά βουνά
στα ηφαίστεια κλήματα σειρά
και τα σπίτια πιο λευκά
στου γλαυκού το γειτόνεμα

Aetomorfa ta echei ta psila vouna
sta ifaisteia klimata seira
kai ta spitia pio lefka
stou glafkou to geitonema.

Elle a des monts aquilins et altiers,
Sur les volcans des vignes alignées,
Et ses maisons plus blanches d'être
Au voisinage du ciel bleu !

Τα πικρά μου χέρια με τον Κεραυνό
τα γυρίζω πίσω απ' τον καιρό
τους παλιούς μου φίλους καλώ
με φοβέρες και μ' αίματα

Ta pikra mou cheria me ton keravno
ta gyrizo piso ap' ton kairo
tous palious mou filous kalo
me foveres kai m' aimata.

Mes mains irritées par la foudre,
Je les fais remonter le Temps,
Mes anciens amis je les appelle,
Avec des terreurs et du sang.

Της δικαιοσύνης ήλιε νοητέ
και μυρσίνη εσύ δοξαστική
μη παρακαλώ σας μη
λησμονάτε τη χώρα μου

Tis dikaiosynis ilie noite
kai myrsini esy doxastiki
mi parakalo sas mi
lismonate ti chora mou !

Soleil concevable de la Justice,
Et toi, myrte glorieux,
Ah ! je vous en supplie,
Ah ! n'oubliez pas ma patrie !





Et pour prolonger l'audition...