ARUNDO
Jonc ou canne ; plante généralement
employée par les anciens pour la fabrication de plusieurs
objets auxquels convenait particulièrement la forme
longue, légère, élastique et effilée
de sa tige ; ce mot est employé à la fois par les
prosateurs et par les poètes (Plin. HN. XVI, 66).
Les plus importants de ces objets sont ceux qui suivent :
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Arc, fait de canne, dont se servaient particulièrement
les Parthes et les Orientaux (Sil. Ital. X, 12).
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Flèche, faite de canne, dont se servaient les
Egyptiens et les Orientaux, aussi bien que les Grecs
(Virg. Aen. IV, 73 ; Ovid. Met. I, 471). La
figure ci-jointe représente une flèche
égyptienne de cette sorte.
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Ligne, faite de canne, qu'on voit dans la gravure
ci-jointe, d'après une peinture de
Pompéi (Plaut. Rud. III, 1, 5 ; Ovid.
Met. XIII, 923).
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Baguette de canne, enduite de glu à
l'extrémité, dont se servaient les oiseleurs
anciens pour prendre les oiseaux. Le modèle ici
donné est tiré d'une lampe en terre cuite, sur
laquelle est représenté un oiseleur, partant
pour la chasse, avec cette baguette sur l'épaule ;
l'appeau est perché à un bout de la baguette,
et une cage ou un piège est suspendu à l'autre.
On s'en servait de la manière suivante. Le chasseur
suspendait d'abord la cage avec son appeau à la
branche d'un arbre sous lequel ou à une distance
convenable duquel il faisait en sorte de se cacher ; et quand
un oiseau, attiré par le chant de son compagnon, se
perchait sur les branches, il passait doucement sa baguette
au travers jusqu'à ce qu'il atteignît sa proie
qui se prenait à la glu, et qu'il amenait ensuite
à lui.
Quand l'arbre était très
élevé ou que le chasseur était
forcé de prendre sa position à quelque
distance, il se servait d'une baguette composée
de parties séparées, comme nos lignes, de
telle sorte qu'il pouvait l'allonger graduellement
jusqu'à ce qu'il atteignît l'objet de sa
poursuite ; d'où son nom d'arundo
crescens ou texta (Mart. Ep. IX, 55 ;
XIV, 218 ; Sil. Ital. VII, 674-677 ; Petr. Sat. 109 ;
Bion, Id. II, 5). Le dernier dessin, tirée d'une
pierre gravée, montre clairement comment on se
servait de cette baguette.
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Plume de roseau, pour écrire sur du papier ou
du papyrus ; on en voit une ici, à
côté d'un encrier, d'après une
peinture de Pompéi (Pers. Sat. III, 11
; Auson. Epist. VII, 50).
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Flûte de Pan, faite de plusieurs tiges de roseau ou de
canne, d'inégale longueur et d'inégal calibre,
liées et cimentées ensemble avec de la cire ;
de là son nom d'arundo cerata (Ov. Met.
XI, 154 ; Suet. Jul. 32). Le modèle ci-joint
est pris d'un marbre de Pompéi.
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Roseau employé dans le tissage pour
séparer les fils de la chaîne (stamen),
avant que les lices (licia) fussent
attachées ; il était passé
devant et derrière chaque fil, tour à
tour, de manière que le tout fût
divisé en deux parties distinctes, dont les
fils abaissés ou élevés
offraient un libre passage à la navette. On
voit ce roseau au centre du métier
dessiné ici et reproduit d'après le
Virgile du Vatican (Ovid. Met. VI, 55).
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Longue canne, ayant au bout une éponge ou toute autre
matière appropriée, qui servait ainsi de balai
pour nettoyer le plafond d'une chambre (Plaut. Stich.
II, 3, 23. Cf Mart. Ep. XII, 48. Voir un balai de ce
genre dans la figure qui est au mot aedituus.
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Baguette de canne pour mesurer (Prudent. Psych. 826).
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Bâton fait de canne (Petr. Sat. 134). C'est
probablement le même que le n° 8.
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Espalier de canne pour dresser des vignes (Varro, RR.
I, 8, 2).