CONTUS (κοντός)
- Perche longue et forte, chaussée de fer, dont on se servait pour pousser un bateau contre le courant, au lieu de rames ; elle ressemblait à notre croc, ainsi qu'on le voit par la gravure ci-jointe, prise du très ancien pavé de mosaïque du temple de Préneste, maintenant Palestrine (Virg. Aen. VI, 302; Eurip. Alcest. 262).
- Perche de même nature, employée à bord d'un vaisseau (Virg. Aen. V, 208) pour différents usages, pour tenir le vaisseau éloigné des rochers ou du rivage (Hom. Od. IX, 487), pour sonder (Festus, v. Percunctatio ; Donat. ad Terent. Hec. I, 2, 2) et pour d'autres usages analogues. Chaque trirème était munie de trois perches pareilles, de différentes grandeurs (Boeckh, Urk. p. 125).
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Pique de cavalerie fort longue et fort pesante (Nonius,
s.v. ; Arrian. Tact. p.15, où elle est
distinguée par un rapprochement de la lance, λόγχη,
lancea). Elle ressemblait à la sarissa macédonienne,
excepté qu'elle n'était pas tout à fait
aussi longue (Veg. Mil. III, 24). Elle était
l'arme nationale des Sarmates (Tac. Ann. VI, 35 ;
Stat. Achill.II, 418 ; Sil. Ital. XV, 684). Cependant
cette lance fut, à l'occasion, adoptée par les
Grecs et par une partie de la cavalerie romaine (Arrian.
p.16) ; et elle était pareillement employée par
les chasseurs pour combattre les bêtes féroces
(Grat. Cyneg. 117).
La grandeur et la force de l'arme donnée dans notre gravure, qui représente Alexandre à la bataille d'Issos, d'après la grande mosaïque de Pompéi, nous font croire que nous avons là un vrai specimen du contus. On peut remarquer qu'une partie seulement de la lance entière est visible ; car la partie cachée par la main, et placée au centre de gravité, a péri par la mutilation du modèle. On cite à tort cette arme comme un specimen de la sarissa, qui appartenait à l'infanterie et qui était encore plus pesante.
Illustrations complémentaires |
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Barque égyptienne dirigée par une
perche © Agnès Vinas |
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Alexandre à la bataille d'Issos © Charles Cavenel |