NODUS
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Noeud, qui servait à attacher sur
l'épaule certaines parties du costume au lieu
de les fixer avec une broche (fibula) (Virg.
Aen. VI, 301). La figure représente deux
soldats romains avec leurs manteaux de guerre :
celui de droite le porte attaché par un
nodus, celui de gauche, par une fibula ;
ils sont tirés d'un groupe de la colonne
Trajane. Le paysan qui joue du
monaulos (voy. la figure à ce mot) a
une exomis attachée de la même
manière ; c'était le costume ordinaire
des mariniers grecs et romains (Plaut. Mil.
IV, 4,44).
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Les barbares, sur les colonnes, sont souvent
représentés avec leurs manteaux (saga)
retentis par un noeud, comme dans la figure ci-jointe. Tous ces
exemples fout bien comprendre que l'habitude d'attacher son
manteau par un noeud appartenait essentiellement aux classes
pauvres, qui n'avaient pas le moyen de recourir à des
agrafes faisant ornement et plus dispendieuses ; c'est pour cela
que Virgile (l.c.) prête ce costume au nocher
Caron, pour donner une idée de sa pauvreté et de
sa condition misérable (sordidus ex humeris nodo
dependet amictus).
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Noeud, servant à attacher la ceinture (cingulum)
sous le sein (Virg. Aen. I. 320), comme dans
le spécimen ci-joint, tiré d'une
statuette de Diane en ivoire, drapée de la
manière qu'indique Virgile dans le passage
cité : nodo sinus collecta fluentes.
Par extension, on appliquait aussi ce mot à
la ceinture brodée de Vénus (Mart. VI,
13).
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Noeud, servant à attacher un ruban autour
d'un chignon (cirrus corymbus, crobylus) ; on
le formait en ramenant de tous les points de la
tête les cheveux en une seule masse sur
l'occiput, comme le montre la figure, tirée
d'un bas-relief du Vatican. C'était une mode
souvent adoptée par les jeunes femmes et les
jeunes hommes de la Grèce, et commune aussi
à quelques-unes des tribus germaniques (Marc.
Spect. III, 9 ; Ep. V, 37, 8 ; Tac.
Germ. 38).
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Noeud ou cordon, servant à attacher l'amulette de cuir
commun, appelée bulla scortea, autour du cou
des enfants des gens pauvres (Juv. V, 165).
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Courroie attachée à une lance pour la darder
avec plus de force quand on s'en servait comme d'un trait
(Sil. Italic. I, 318) ; c'est ce qu'on appelait plus
ordinairement amentum. Voy.
la figure à ce mot.
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Noeud qui retient chaque maille dans un filet, et, par suite,
le filet lui-même (Manil. V, 664).
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(ὄζος). Bourgeon (Columell. Arb. III, 1) ; par
extension, noeud, saillie, que l'on produit en
détachant de la branche mère les petites
branches (Liv. I, 18), et enfin, dans un sens particulier, la
massue d'Hercule, qui est toujours représentée
comme couverte de noeuds (Senec. Herc. OEt. 1661 ;
Alciphr. Ep. III, 55, 57). Voy. clava, 3.