LORUM (ἱμάς)

En général, toute espèce de courroie ou de lanière de cuir ; d'où les sens particuliers suivants :

  1. Lanières attachées au mors formant les brides, pour conduire, soit un cheval qu'on monte, soit un cheval qui traîne une voiture (Virg. Ovid. Juv.).

  2. Longue courroie ou corde par laquelle, dans l'antiquité, les chasseurs avaient coutume de tenir leur chien en laisse, pendant qu'en suivant des traces il cherchait à découvrir le repaire de quelque bête fauve. Elle servait à empêcher le chien de se lancer au hasard à droite ou à gauche, de s'écarter de la trace, de faire lever trop tôt le gibier et d'attaquer la bête avant que le chasseur eût pu arriver à son secours. Elle était d'une longueur considérable, comme le montre, dans la figure ci-dessus, empruntée à uu marbre funéraire du musée de Vérone, le rouleau de cordes que le chasseur tient en main. Grâce à cette courroie, le chien conduisait son maître à une distance convenable de la tanière, qu'il découvrait en flairant à terre les traces de la bête fauve qui l'habitait (Plin. H.N. VIII, 61 ; Grat. Cyneg. 213 ; Sen. Thyest. 497).
  1. La bulla de cuir et la courroie qui l'attachait au cou ; elle était portée par les enfants des plébéiens (Plin. H.N. XXXIII, 4 ; Juv. V, 164).

  2. Courroie au moyen de laquelle une lectica était suspendue aux perches (asseres) qui la soutenaient, appuyées sur les épaules des porteurs (Mart. II, 57. Voy. Asser, 1). Pareillement, la courroie avec laquelle un fardeau était suspendu à l'instrument appelé phalanga (Vitruv. X, 3, 7 et 8). Voy. Phalanga.

  3. La courroie de cuir qui attachait autour du bras les gants dont on se servait dans les combats du ceste (Prop. III 14, 9). Voy. la gravure au mot Caestus.

  4. Tresse de lanières de cuir servant à punir les esclaves (Plaut. Ps. I, 2, 13 ; Ter. Ad. II, 1, 28). C'était avec ce fouet que les frappait le Lorarius.

  5. La ceinture de Vénus (Mart. VI, 21) ; comme Cestus.


Illustration complémentaire

Sarcophage de la chasse (détail) - IVe siècle après JC
Musée d'Arles Antique

© Agnès Vinas, 2010