PILA (avec la première syllabe longue, ἴγδη)
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- (πεσσός). Pilier ou pile de forme conique ; on en employait sous l'eau pour supporter le tablier d'un pont (Liv. XI., 51 ; Suet. Claud. 20 ; Senec. Q.N. 30) ; comme monument pour recevoir une inscription (Nep. Alc. 4) ; en avant d'une boutique de libraire, pour exposer aux regards les catalogues (Hor. Sat. 1, 4, 71) ; et à d'autres usages analogues.
- (ἐνδόμησις). Brise-lame, jetée ; toujours arrondie à son extrémité, elle présente, en ce point, de la base à son sommet, une figure à peu près analogue à celle des objets que l'on désigne proprement sous ce nom (Virg. Aen. IX, 711).
PILA (avec la première syllabe brève, σφαῖρα)
- Balle à jouer ; on comprenait sous ce nom générique les quatre sortes de balles dont se servaient les anciens, c'est-à-dire follis, harpastum, paganica et trigon ; chacune a son article.
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- Pila vitrea (Senec. Q.N. I, 6). Globe de verre rempli d'eau pour être placé entre une personne et l'objet qu'elle contemple afin de le grossir et de le faire voir plus nettement ; habitude que l'on a conservée dans la gravure sur bois et tous les autres travaux qui veulent une lumière brillante et claire, laquelle, en même temps, ne fatigue pas la vue. Il paraîtrait aussi, d'après le passage de Sénèque cité plus haut, que les anciens employaient quelquefois cet instrument pour aider une mauvaise vue, comme nous faisons de nos lunettes ; car les lunettes, dont le secours nous est si utile, ne furent inventées qu'au commencement du quatorzième siècle, par un Florentin nommé Salvino degli Amati, qui mourut en 1317, comme l'atteste l'épitaphe inscrite sur sa tombe (Manni, Dissert. degli Occhiali, p. 65). Il faut d'ailleurs se souvenir que les anciens, qui employaient comme lecteurs et secrétaires beaucoup d'esclaves instruits, n'avaient pas un aussi pressant besoin que nous de secours artificiels pour la vue. Un autre sens de pila vitrea est expliqué au paragraphe précédent.
- Pila mattiaca (Mart. XIV, 27). C'était une boule de pommade allemande que les dames de Rome et les jeunes gens à la mode employaient pour donner à leurs cheveux une teinte blonde et claire. Elle était faite de graisse de chèvre et de cendre de hêtre, le tout pétri ensemble et roulé en boule, et l'épithète qui la caractérisait lui venait de la ville de Mattium (Marpurg ou Marbourg), d'où on l'apportait à Rome.
- Boule servant de bulletin de suffrage, afin de choisir les juges qui seraient chargés de juger une cause, et d'empêcher par là qu'il n'y eût dans le tribunal faveur ou hostilité pour ou contre une des deux parties. A cette fin, ou mettait dans une boîte, inscrits chacun sur une boule, les noms des juges ; puis on les tirait au sort, comme nous faisons pour un jury, chaque partie ayant d'ailleurs le droit de signaler et de récuser tout juge qui serait son ennemi et dont elle craindrait la partialité (Prop. IV, 11, 20, et Ascon. Argument. Milon.).
- Mannequin, fait grossièrement de vieilles étoffes que l'on bourre de foin ; il servait à éprouver, quand on les avait domptés, le caractère de certains animaux, des buffles par exemple ; ou à les exciter quand ils paraissaient mornes et impassibles. Cette habitude se conserve encore à Mola, dans la baie de Gaète, à une certaine fête, où la coutume veut qu'on dompte des buffles dans la grande rue de la ville (Marc. Spect. 19 ; Ascon. ad Cic. Fragm. pro C. Cornel.).