STILUS ou STYLUS (γραφίς)

  1. Instrument fait de fer ou d'os (Isidor. Orig. VI, 9) pointu à l'un de ses bouts et ayant à l'autre une large lame plate (Sympos. Aenigm. 1) et servant à écrire sur des tablettes couvertes d'une couche mince de cire (Plaut. Bacch. IV, 3, 79 et 91). On employait la pointe pour tracer les caractères, et le bout plat pour faire des corrections en rendant de nouveau unie la surface de la cire, de manière à effacer les lettres qui y étaient marquées ; c'est ainsi que l'expression vertere stilum (Hor. Sat. I, 10, 72) signifie raturer ou corriger ce que l'on compose.

Les philologues font en général remonter ce mot au grec στῦλος, pilier ; mais, comme les autorités les plus considérables en fait de latin l'écrivent avec un i et non avec un y, et que la pénultième du mot latin est brève, tandis que celle du mot grec est longue, il est plus probable que stilus vient de στέλεχος, tige, ce qui est aussi un des sens du mot latin stilus (Columell. XI, 3, 46 ; V, 10, 2).
  1. Stilus caecus. Pointe d'une chausse-trape, que l'on plaçait à terre, de manière que cette pointe, cachée dans l'herbe, blessât à l'improviste les pieds des chevaux. C'était un moyen d'arrêter la cavalerie de l'ennemi et de l'empêcher d'avancer (Hirt. B. Afr. 31 ; Sil. Ital. X, 414). Le specimen est tiré d'un original antique.
  1. Tige ou aiguille d'un cadran solaire (Mart. Capell. VI, 194), autrement appelée gnomon.
  1. Aiguille de bronze, ou baguette de fer pointue, qui servait à détruire sur les arbres fruitiers les vers et les insectes qui les rongeaient (Pallad. IV, 10, 20).
  1. Sonde en bois que l'on employait dans les jardins potagers pour déposer et faire germer une graine dans les parties charnues de la tige d'une plante d'une espèce différente (Columell. XI, 3, 53).

Illustration complémentaire

Tablettes de cire et ensemble de stylets
Römisch-Germanisches Museum, Köln (Allemagne), 2002

© Agnès Vinas