STABULUM (σταθμός)

  1. Dans un sens général, tout endroit où peuvent se tenir (stare) et s'abriter hommes et chevaux ; ainsi une écurie pour les chevaux (Virg. Georg. III, 184) ; un parc ou une bergerie pour les moutons et les chèvres (id. III, 295 ; Aen. X, 723) ; une étable à boeufs (Columell. VI, 23) ; une basse-cour pour la volaille et les oiseaux domestiques (Columell. VIII, 1, 3) ; un hangar servant à protéger des ruches (id. IX, 6, 4 ) ; un vivier où l'on gardait du poisson (id. VIII, 17, 7).
  1. (πανδοκεῖον. Auberge ou hôtel destiné à loger les voyageurs à leur passage dans un endroit (Petr. Sat. 6 et 16 ; Plin. Ep. VI, 19, 4). Une distinction entre le stabulum et la caupona est établie dans les Pandectes (Ulp. Dig. 4, 9, 1), mais sans aucun détail qui puisse nous expliquer sur quoi portait cette différence. Cependant, à en juger d'après le sens général des deux mots, et les occasions particulières où on les trouve employés, on pourrait conjecturer que la caupona n'était destinée à recevoir que les voyageurs à pied, tandis que le stabulum avait également place pour le cavalier et sa monture. Une telle distinction s'accorderait très bien avec nos habitudes, puisque maintenant beaucoup de nos aubergistes ne logent qu'à pied ; chez les Romains, elle était d'autant plus nécessaire que la grande majorité des voyageurs allaient à pied, et que ceux qui éaient assez riches pour se servir de chevaux et de voitures avaient en général recours à l'hospitalité privée, au lieu de descendre dans une auberge. Un stabulum ainsi compris devait être un établissement bien moins commun que la caupona, se trouvant toujours sur une route, ou à l'entrée de la ville, de manière que les personnages venant de la campagne pussent y laisser leurs chevaux et leurs voitures et se dispenser ainsi de les conduire dans les rues, tandis que la caupona était située le plus souvent au coeur de la cité. Cette idée est encore confirmée par la découverte d'une auberge ayant place pour hommes et animaux, à la sortie de Pompéi, tout près des portes, sur la route d'Herculanum ; de très vastes écuries y sont annexées, où l'on trouva le squelette d'un âne, avec plusieurs mors, des roues et d'autres objets servant aux chevaux et aux voitures.