MALUS (ἱστός)

  1. Mât de vaisseau, fait le plus souvent d'un seul tronc de sapin (Plin. HN. XVI, 76). Les navires de dimension ordinaire ne portaient qu'un mât (voyez les gravures aux mots actuarius, ceruchi) ; ceux de grande dimension, surtout les navires de commerce, en avaient deux de la même hauteur, comme dans la figure ci-jointe, d'après une médaille de Commode ; ou deux, dont un beaucoup plus petit que l'autre et penché hors du bâtiment, comme un beaupré. Une pierre gravée de la collection Stosch paraît offrir un modèle d'un trois-mâts (Winck. Pierres gravées, p.531, n°41)

  1. Mât, ou forte perche fixée au sommet du mur extérieur d'un théâtre ou d'un amphithéâtre, servant à attacher une tente (velarium), qui couvrait tout l'espace de la cavea, afin de garantir les spectateurs du soleil et de la pluie (Lucret. VI, 110).

    La planche représente les assises supérieures de la face extérieure du mur d'enceinte du grand théâtre de Pompéi ; elles sont garnies de larges anneaux de pierre faits pour recevoir les mâts, comme dans notre gravure. A Rome, dans le Colisée, édifice plus orné, des consoles, qui subsistent encore, et placées comme les anneaux ici représentéés, étaient employées à même fin.
  1. La colonne verticale d'une presse à étoffes ou d'un pressoir à raisin (pressorium, torcular), manoeuvrant au moyen d'une vis et d'un écrou (Pline, HN, XVIII, 31, 74). C'est ce que l'on voit dans la planche ci-jointe, représentant la presse employée chez le foulon à Pompéi, d'après une peinture subsistant encore sur un pilastre dans le local qu'occupait cet établissement.

Illustrations complémentaires

Mât, aplustre et rostres constituant le trophée d'une bataille navale
Arc de triomphe d'Orange, face Nord, Orange (France), 2001

© Agnès Vinas

Supports de mâts
subsistant à l'extérieur du mur de scène du théâtre d'Orange (France), 2001

© Agnès Vinas