META



Dans une course, le but autour duquel il fallait tourner. C'était un groupe de trois colonnes coniques, sur une base élevée, et placées au bout de la barrière (spina) dont les chevaux faisaient le tour : chaque course comprenait sept tours de lice (Prop. II, 25, 26 ; Suet. Dom. 4). Il y avait deux metae, une à chaque extrémité de la spina, marquées, l'une C, l'autre D, sur le plan du cirque (voyez circus). Celle qui était la plus près de l'extrémité de l'arène d'où partaient les chars était appelée meta prima ; l'autre, à l'extrémité la plus éloignée, à l'endroit où l'on tournait, meta secunda. Le conducteur de chars, en tournant, laissait toujours les metae à main gauche, ou, comme disaient les Romains, du côté de la roue intérieure, interiore rota (Ov. Amor. III, 2, 12).

Le grand art de bien conduire consistait à tourner autour de ces points, et à ne pas laisser entre soi et la meta assez d'espace pour qu'un adversaire pût y passer, sans la serrer de trop près et risquer d'être renversé en touchant la base sur laquelle s'élevaient les colonnes. Les oeuvres des poètes sont remplies d'allusions métaphoriques aux chances, aux accidents que causaient les metae et qui avaient lieu à leur pied (Ov. Trist. IV, 8, 35 ; Hor. Od. I, 1, 5 ; Cic. Coel. 31). Comme la course commençait et finissait à la première meta, ce mot est souvent employé, ainsi que notre mot borne, pour désigner la limite, la conclusion de toute chose (Virg. Ov. Stat., etc). La figure est prise d'un bas-relief romain qui représente un cirque. L'ouverture qu'on voit dans la base, sous les colonnes, donne accès à une petite chapelle où était placé l'autel du dieu Consus (Tertull. de Spectac. 5).


Illustration complémentaire

Maquette du Circus Maximus
Musée de la Civilisation romaine, EUR, Rome, 2001

© Agnès Vinas