CAVAEDIUM ou CAVUM AEDIUM
Littéralement, partie creuse d'une maison. Pour comprendre la signification réelle de ce mot, il faut remarquer que, dans les premiers temps ou pour les maisons de petite dimension, le genre de construction adopté par les anciens était très simple. Il consistait à disposer toutes les pièces habitables sur les quatre côtés d'un parallélogramme, qui laissait au cente un espace, ou une cour, sans toit, entièrement découverte, comme on le voit par le specimen ci-joint, pris du Virgile du Vatican. |
Cet espace creux reçut primitivement de nom de cavum
aedium, qui le définit exactement, et forma avec les
appartements qui l'entouraient la maison entière. Mais,
quand les Romains devinrent plus opulents et qu'ils
commencèrent à bâtir avec plus de
magnificence, adoptant le genre et les plans des autres nations,
ils convertirent cette cour découverte en un appartement
approprié aux besoins de leurs familles ; ils la
couvrirent d'un toit supporté par des colonnes à
la hauteur d'un étage et ne laissèrent qu'une
ouverture au centre (compluvium) pour recevoir la
lumière et l'air. Ils empruntèrent aux Etrusques
ce genre de construction (ab Atriatibus Tuscis, Varro,
L.L. V, 161). Quand le cavum aedium fut ainsi
transformé, ils l'appelèrent atrium du nom du peuple dont ils en
avaient emprunté le plan.
En se reportant aux plans de l'article
domus, on verra que l'atrium n'est en
réalité que la partie creuse de la maison avec une
galerie couverte ou portique sur ses côtés. Les
deux mots semblent quelquefois employés comme synonymes,
et dans d'autres circonstances avec un sens si équivoque
qu'on serait tenté de les rapporter à deux parties
séparées et distinctes de l'édifice. En
réalité, dans de grandes maisons ou dans des
villas de campagne qui couvraient un vaste espace de terrain et
qui comprenaient plusieurs parties distinctes, dont chacune
avait ses dépendances, nous trouvons que le plan
général renfermait un cavaedium et un
atrium. Telle était la villa de Pline (Ep. II,
17) ; il faut entendre qu'il y avait là d'abord une cour
découverte sans toiture ni galerie sur les
côtés (ce qui faisait dire que cette partie de la
maison était éclairée et riante,
hilare) ; puis un atrium régulier en partie
couvert, suivant la mode étrusque ou
étrangère. Il est certain que telle était
la différence réelle entre le cavaedium et
l'atrium ; mais quand les deux mots ne sont pas pris dans
un sens qui les distingue nettement, comme dans le passage de
Pline cité ci-dessus, l'un et l'autre peuvent être
communément employés pour désigner la
même partie d'une maison, sans allusion à une
situation particulière ou à un mode particulier
d'arrangement. Ces deux parties, en effet, se trouvaient
réellement dans le creux du parallélogramme ;
aussi, en conséquence, Vitruve, en architecte
qu'ilé était, emploie-t-il le terme
cavaedium (VI, 5) pour le genre qui ressemble le plus
à celui de l'atrium
(voyez ce mot et les gravures que nous y donnons ; elles
montreront les différentes manièrees de disposer
un cavaedium quand il est pris dans son sens le plus
général).