ATRIUM
Grande pièce, la première des deux parties
principales d'une maison romaine. On y arrivait directement du
vestibule ou passage d'entrée (prothyrum), et dans l'origine elle
servait à la famille de lieu de réunion ou de
pièce publique où les femmes travaillaient
à leurs métiers, où les statues de la
famille et les images des ancêtres étaient
exposées ; elle contenait les dieux domestiques et leur
autel, aussi bien que le foyer de la cuisine (focus). Sa
position par rapport au reste de la maison peut se voir dans les
deux premiers plans qui expliquent le mot Domus : elle y et
marquée B.
Quant à sa structure intérieure, c'était
une pièce rectangulaire, recouverte d'un toit qui, le
plus souvent, avait une ouverture au centre (compluvium) : un bassin y
correspondait dans le plancher (impluvium) et était
destiné à recevoir la pluie qui tombait par
l'ouverture (voir la gravure qui suit). Le toit lui-même
était souvent supporté par des colonnes qui
formaient ainsi tout autour une colonnade ou une galerie (voir
la gravure n° 3). Mais comme le toit prenait
différentes formes qui donnaient à
l'intérieur de l'atrium un caractère
différent, on classa ces variétés sous les
noms qui suivent, pour distinguer les différents styles
de construction :
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Atrium tuscanicum. Atrium toscan, le plus simple et
probablement le plus ancien de tous ; les Romains
l'empruntèrent aux Etrusques, et on ne pouvait
l'employer que dans un appartement de petite dimension. Le
caractère de cet atrium était de n'avoir point
de colonnes pour supporter le toit, qui courait autour des
parois et qui était soutenu sur deux poutres
placées en long d'un mur à l'autre. Deux
autres, plus petites, étaient mortaisées dans
celles-là, à égale distance des parois,
et formaient ainsi au centre une ouverture carrée
(Vitruv. I, 6, 2), comme on le voit dans la gravure
ci-dessous, qui présente une restauration de l'atrium
étrusque de la maison de Salluste à
Pompéi.
-
Atrium tetrastylum. L'atrium
tétrastyle, nommé ainsi parce que son
toit était supporté sur quatre colonnes,
une à chaque angle de l'impluvium.
La figure donne un spécimen de ce style d'après une
maison de Pompéi, trouvée dans les fouilles
exécutées par ordre du général
Championnet ; d'après la gravure
précédente, il est facile d'imaginer une
restauration du toit, qui, lorsqu'il repose sur les quatre
colonnes, doit former une galerie couverte autour des parois de
la pièce, avec une ouverture entre ces colonnes au
centre, semblable à celle que nous avons indiquée,
mais avec une colonne à chaque angle.
-
Atrium corinthium. L'atrium corinthien, qui
était du même genre que le dernier, mais plus
grand et plus magnifique : en effet, les colonnes qui
supportaient le toit y étaient plus nombreuses et
placées à distance de l'impluvium. La
partie centrale était aussi découverte, comme
dans la gravure, prise d'un atrium corinthien de
Pompéi, restauré d'après une maison qui
fut découverte avec son étage supérieur
entier à Herculanum et dont nous avons donné
une perspective à l'article
domus.
Dans ce style de construction, une des extrémités
de chaque poutre qui portait le toit et formait un plafond pour
la colonnade qui entourait la pièce, reposait sur la
tête de chaque colonne, et l'autre sur la paroi
latérale, au lieu de lui être parallèle
comme dans l'atrium toscan et le tétrastyle : elles sont
ainsi disposées à angles droits avec les murs, ou,
en d'autres termes, s'en éloignent. C'est le sens de
l'expression de Vitruve : A parietibus recedunt.
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Atrium displuviatum. Atrium dont le toit
était en talus, la pente dans une direction
opposée au
compluvium au lieu d'incliner vers lui,
et par conséquent chassait l'eau dans les
gouttières du dehors au lieu de la conduire
dans l'impluvium, comme
dans les trois exemples précédents. On
voit clairement le plan d'une telle construction par
la figure ci-jointe, prise du plan en marbre de
Rome, où l'ouverture dans le centre et
l'inclinaison extérieure du toit sont
très habilement marquées.
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Atrium testudinatum. L'atrium en dos de
tortue ou couvert, qui n'avait pas de
compluvium, la pièce entière
étant tout à fait couverte d'un toit
de l'espèce appelée
testudo (Vitruv. V, 1) : il est aussi
très bien représenté par
l'artiste qui exécuta le plan en marbre de
Rome d'où est prise la gravure. Il est
probable qu'un atrium de ce genre avait deux
étages et qu'il recevait le jour de
fenêtres pratiquées dans l'étage
supérieur. Comparez aussi cavaedium.
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