ALTARE
Suivant les grammairiens, autel élevé (quasi alta ara), dédié seulement aux dieux supérieurs (Serv. ad Virg. Ecl. V, 66 ; Festus, s.v.) ; tandis que l'ara était plus basse, et qu'on s'en servait pour sacrifier aux dieux inférieurs aussi bien qu'aux dieux supérieurs. Peut-être une telle interprétation serait-elle confirmée par la pierre gravée que nous reproduisons ici (Agostini, Gemme, 142) ; on y voit deux autels : sur tous deux on brûle de l'encens, mais l'un est plus élevé que l'autre. |
Un modèle analogue se voit dans les miniatures du Virgile du Vatican, où sont représentés quatre autels carrés, deux élevés et deux plus bas : ils semblent expliquer des passages comme celui-ci : Inter aras et altaria (Plin. Paneg. I, 5 ; cf Plin. H.N. XV, 40), et d'autres endroits encore où l'on fait une distinction entre les deux mots. L'explication qui traduit altare par ce qui est placé sur l'autel (ara) est loin d'être aussi satisfaisante ; car, dans le passage de Quintilien (Declam. XII, 26), aris altaria imponere, la leçon et douteuse, et celui de Justin (XXIV, 2), sumptis in manus altaribus, prête à une explication toute différente.
Illustration complémentaire |
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Autel du sacrifice, couvert de fruits et de pommes de
pin © Agnès Vinas |