DOLABRA (ἀξίνη)

  1. Instrument employé pour couper, tailler, casser et creuser. Les bûcherons (Quint. Curt. VIII, 4), les cultivateurs (Columell. Arb. 10, 2 ; Pallad. III, 21, 2), s'en servaient, et on l'employait fort souvent à l'armée pour faire des palissades (Juv. VIII, 248), ou forcer les murs d'une fortification (Liv. XXI, 11) ; les soldats de la colonne Trajane et de celle de Marc-Aurèle s'en servent pour ces deux usages. Il appartenait à la classe des instruments auxquels nous donnons le nom de hache (securis), et il est souvent confondu par les écrivains d'une époque postérieure avec l'herminette (ascia) ; il a par rapport à ces deux outils des ressemblances et des différences. En effet, il avait un long manche et une double tête dont un côté était muni d'une lame effilée avec le tranchant parallèle, au lieu d'être oblique, à la poignée, comme l'herminette, et l'autre armé d'un pic recourbé, à peu près comme une faucille ; de là le nom de falx que lui donne Properce.


Notre specimen est pris d'un tombeau trouvé à Aquilée, et il est porté sur les épaules d'une figure au-dessous de laquelle est l'inscription :

DALABRARIUS COLLEGII FABRUM

qui ne permet de douter ni du nom ni de la nature de l'instrument.
  1. Dolabra fossoria. Instrument employé par les terrassiers et les mineurs ; il avait un long manche comme le précédent et une tête du même genre, munie d'un côté d'une lame tranchante, parallèle à la poignée, et de l'autre, d'un pic régulier, comme le montre le specimen ci-joint, pris d'une peinture des catacombees de Rome, où il est entre les mains d'un terrassier (Isidor. Orig. XVIII, 9, 11).


  1. Dolabra pontificalis. Hache employée pour immoler le bétail dans un sacrifice (Festus, v. Scena), et aussi par les bouchers (Paul. Dig. 33, 7, 18) ; elle était munie de deux lames, l'une large comme celle d'une hache, l'autre de dimensions plus petites et ressemblant au tranchant d'une dolabra ordinaire, comme le montre le specimen ci-joint, pris d'un bas-relief de la villa Borghese, qui représente un sacrifice.

Illustration complémentaire

Détail d'un bas-relief représentant
un popa sur le point de sacrifier un taureau
II° siècle apr.JC
Musée archéologique de Tarragone (Espagne), 2002

© Agnès Vinas