FUNUS


  1. Funérailles, appelées ainsi parce que primitivement les Romains étaient toujours enterrés à la lumière des torches, les personnes qui suivaient le deuil portant à cet effet des cordes tortillées (funalia) enduites de poix (Isidor. Orig. XI, 2, 34 ; Donat. ad Terent. Andr. I, 1, 81). Dans la suite, l'usage des enterrements nocturnes fut restreint aux classes pauvres, qui ne pouvaient faire les frais d'un pompeux appareil de funérailles.
  1. Funus publicum ou indictivum. Funérailles publiques et solennelles, célébrées pendant le jour et auxquelles le peuple était invité par proclamation pour assister aux combats de gladiateurs et aux spectacles militaires qu'on donnait souvent dans de telles circonstances (Tac. Ann. VI, 11 ; Cic. Leg. II, 24 ; Festus, s.v.)
  1. Funus gentilitium. Funérailles auxquelles les bustes et les images des personnages célèbres appartenant à la même gens que le défunt étaient portés dans le cortège (Plin. H.N. XXXV, 2). Telles étaient les funérailles habituelles des personnes d'un rang élevé ou d'une antique noblesse : on trouvera une description des coutumes et cérémonies des funérailles au mot exsequiae.
  1. Funus tacitum ou translatitium. Funérailles ordinaires ou communes, sans pompe ni spectacle, comme celles des individus de la classe moyenne et de la classe pauvre (Suet. Nero, 33 ; Ovid. Trist. I, 3, 22).
  1. Bûcher funéraire (Suet. Dom. 15). Voyez pyra, rogus.
  1. Mort ou cadavre (Prop. I, 17, 8) ; par extension, fantôme ou ombre d'un défunt (Prop. IV, 11, 3), que les artistes représentaient ordinairement sous une forme corporelle, enveloppée dans des habillements de mort, mais douée de mouvement, comme le montre la figure ci-jointe, d'après un bas-relief, représentant une femme que Mercure, dans l'original, conduit vers les ombres des enfers.

Illustration complémentaire

Sarcophage de Protésilas, conduit aux Enfers par Mercure
Musée du Vatican, Galerie des Candélabres, 2001

© Agnès Vinas