J'aurai souvent occasion de remarquer que plusieurs villes de la Grèce, telles que Pellène, Mégare, Epidaure, Athènes, Marathon, Thèbes, etc., eurent leurs jeux ou exercices gymnastiques particuliers, à l'imitation des quatre grands jeux olympiques, pythiques, néméens et isthmiques, auxquels se rendaient d'innombrables concurrents ou spectateurs. Pindare a chanté les victoires remportées dans chacune de ces grandes lices, et ses Odes ont été divisées naturellement en quatre parties, quoiqu'il reste quelque doute à l'égard de certaines odes qu'on ne sait trop auquel des quatre jeux rapporter.
Les plus solennels étaient les jeux olympiques célébrés d'abord en l'honneur de Jupiter Olympien, en la ville d'Olympie, sur les débris de laquelle fut bâtie dans la suite celle de Pise ; d'où vient que le poète nomme souvent une de ces villes pour l'autre. Ces jeux remontaient au roi Oenomaüis et à Pelops son gendre, ainsi qu'on le verra dans la première ode ; ils reçurent une nouvelle organisation par Hercule qui en fixa la célébration périodique chaque quarante-neuvième mois, c'est-à-dire, au premier mois de chaque cinquième année. Mais cette institution, longtemps interrompue et souvent contrariée par les guerres ou les brigandages qui suivirent, ne put servir d'époque chronologique que depuis qu'Iphitus et Euryloque eurent chassé les Cirrhiens d'Olympie ou du pays des Eléens ; en sorte que la première Olympiade où Chorèbe l'Eléen fut vainqueur ne commença d'être prise pour date qu'environ quatre cent six ans après la destruction de Troie. Dès lors, les Grecs comptèrent les années par le nombre des Olympiades, comme les Romains comptèrent depuis par le nombre des lustres et par l'année de la fondation de Rome. Il faut cependant remarquer ici que l'Olympiade grecque différait du lustre romain en ce que celui-ci se composait de cinq années entières et révolues, au lieu que l'Olympiade se terminait au quarante-huitième mois, après lequel recommençait une autre Olympiade. Voyez le P. Petau, de Doctrina temp., 1.9, C.30, et les notes du même, sur la lettre 35e, tom. 2 de l'édit. de Julien par Spanheim, pag.116 et suivantes.
Le prix des jeux olympiques était une couronne de branches d'olivier sauvage, oleaster.