Sorte de thyrse très court et très orné que les mystes d'Eleusis tenaient à la main dans les nuits des initiations [Eleusinia, sect. VI]. On le reconnaît porté par Hercule et les Dioscures au moment de leur réception aux mystères d'Eleusis sur un célèbre vase qui faisait autrefois partie de la collection Pourtalès (à droite), et porté par Hercule seul, dans la même circonstance, sur un autre vase fameux découvert à Panticapée.

Le même attribut, groupé avec les pavots de Proserpine, figure au nombre des symboles principaux du culte mystique sur la frise du grand autel monumental d'Eleusis, et sur celle de l'autel de l'Eleusinium d'Athènes (ci-dessus).

Nous en reproduisons l'image d'après cette dernière frise et d'après le vase Pourtalès. Le nom de bacchos semble de nature à faire voir dans l'attribut en question un emblème d'enthousiasme et d'inspiration divine. C'est au nom et à l'emploi de cette sorte de thyrse particulière aux Eleusinies que fait allusion l'adage relatif aux mystères : varthêkophoroi men polloi, bacchoi de te pauroi, «beaucoup prennent le thyrse, mais peu sont inspirés des dieux».


Article de F. Lenormant