(Kothornos) - Il n'est guère d'expression plus usitée que celle de cothurne tragique et généralement on ne fait pas difficulté d'admettre que c'était le genre de chaussure porté par les acteurs de tragédie dans toute l'antiquité. Si pourtant on remonte aux origines, on s'aperçoit que cette dénomination est relativement récente et que le terme kothornos a pu avoir chez les Grecs un tout autre sens. Ce sont les Latins qui nous ont transmis le mot cothurnus avec la signification spéciale et restreinte que nous lui donnons. Mais il est nécessaire d'examiner ce qu'il signifiait pour les Grecs et dans quelle mesure ils l'ont appliqué à la chaussure tragique.

La plupart des auteurs anciens sont d'accord pour attribuer à Eschyle l'invention d'une chaussure particulière qu'il aurait donnée à ses acteurs pour grandir leur taille : c'était le complément nécessaire des artifices dont ils usaient pour paraître très grands sur la scène [Persona, Scenici artifices]. Le propre de cette chaussure était évidemment d'être fort élevée ; mais elle porte différents noms.

Outre le mot connu de kothornoi, l'expression la plus fréquemment employée est embatai ou embata : on trouve aussi okribantes, arbulai. Quant au mot embades qui se rencontre dans certains manuscrits de Lucien et dans Pollux, il présente quelque difficulté et mérite qu'on s'y arrête un instant. Dans le texte de Lucien, il peut s'expliquer par une erreur de copie ou par une correction fautive, car les manuscrits ne sont pas d'accord et portent tantôt kothornôn, tantôt embadôn. D'après M. Dierks, la leçon véritable serait embatôn, conformément aux nombreux textes que nous avons cités. Cependant nous nous trouvons en présence d'un texte de Pollux qui prête son appui au terme embades en disant : «Les kothornoi et les embades sont les chaussures tragiques ; les embatai sont les chaussures comiques». Ici encore M. Dierks conclut à quelque confusion survenue dans ce passage de Pollux, en invoquant les nombreux textes des auteurs qui désignent clairement les embatai comme chaussures tragiques, tandis que plusieurs passages d'Aristophane et les définitions des lexicographes donnent formellement à embades le sens de chaussures portées dans les comédies.

L'auteur de la vie de Sophocle réclame aussi pour ce poète l'honneur de l'invention d'une chaussure spéciale pour le théâtre et dit qu'elle portait le nom de krêpides ; un scholiaste définit en effet la krêpis une chaussure d'homme avec des semelles très hautes, mais elle s'appliquait spécialement aux choreutes [Crepida].

Au milieu de cette variété de noms, nous voyons que le mot kothornos n'a pas le privilège de désigner à lui seul la chaussure des acteurs tragiques, qu'il n'est même pas le plus souvent employé et qu'il se rencontre seulement chez les écrivains grecs de l'époque romaine avec ce sens spécial. Remontons donc aux plus anciens textes et voyons quelle signification avait chez les écrivains grecs du ve siècle av. J.-C. le mot kothornos. Hérodote conte l'histoire d'un certain Alcméon d'Athènes que le roi Crésus récompensa, pour des services rendus à ses ambassadeurs, en lui permettant de prendre dans son trésor autant d'or qu'il pourrait en porter. Alcméon se fit faire une tunique très ample, chaussa des cothurnes, les plus larges qu'il put trouver (kothornous tous euriske eurutatous) et bourra ses habits et ses chaussures d'une quantité considérable d'or. D'après cette description, nous pouvons croire que le cothurne était alors une chaussure employée dans la vie ordinaire ; que c'était une chaussure lâche (koilon upodêma) qui couvrait le pied et montait sans doute le long de la jambe, comme une bottine. Ce devait être une chaussure orientale, réservée aux gens riches et efféminés ou aux femmes, car, dans un autre passage, Hérodote cite les conseils donnés par Crésus à Cyrus pour efféminer les Lydiens et il recommande de leur faire porter de chaudes tuniques sous leurs manteaux, de les chausser de cothurnes, etc. Deux passages d'Aristophane nous montrent très explicitement que de son temps, à Athènes, c'était une chaussure de femme, et le scholiaste ajoute qu'elle allait également au pied gauche et au pied droit : pour cette raison, Théramène avait été ironiquement surnommé le cothurne, car on lui reprochait de passer trop facilement d'un parti politique à l'autre. Tout ceci nous confirme dans l'idée que c'était une chaussure large et commode, faite pour le gynécée ou pour l'intérieur de l'appartement, car les hommes en portaient aussi bien que les femmes. On voit que ce kothornos n'a pas de rapport apparent avec la chaussure propre aux acteurs de tragédie ; par conséquent, il est probable qu'au Ve siècle l'invention nouvelle d'Eschyle ne portait pas le nom de kothornos. On peut choisir entre les différents termes que nous avons cités plus haut ; mais nous inclinons à croire, avec Sommerbrodt, que l'expression embatai était celle que l'usage avait consacrée de préférence. Sommerbrodt cite encore un passage d'Aristophane qui vient à l'appui de son opinion : c'est celui où Hercule rit du bizarre accoutrement de Bacchus, vêtu d'une robe jaune sur laquelle il a jeté une peau de lion, chaussé de cothurnes et tenant en main la massue. «Qu'est-ce que cela signifie ? Des cothurnes et une massue ? Quel rapport ?» Il est évident que le mot kothornos ne désigne pas ici la chaussure tragique, qui conviendrait très bien au rôle d'un dieu, mais la chaussure féminine que Bacchus portait ordinairement, avec sa robe jaune, costume qui jure étrangement avec son attirail guerrier. Il n'y avait pas de doute dans l'esprit des spectateurs qui en 406 assistaient à la représentation des Grenouilles ; le mot kothornos n'avait pour eux qu'un sens, celui de chaussure ordinaire, portée dans l'intérieur de l'appartement. C'est peul-être la chaussure fermée qu'on voit aux pieds des femmes dans quelques peintures de vases.

L'usage de donner ce nom à la chaussure tragique ne date donc pas du Ve siècle. Nous ne le trouvons pas davantage dans les auteurs des siècles suivants et c'est seulement à l'époque romaine qu'il apparaît dans les écrivains grecs et latins avec ce sens précis ; encore avons-nous fait remarquer que les auteurs compétents en matière théâtrale, comme Lucien, continuent à employer de préférence le mot embatai. Dans l'état de la question, nous sommes donc autorisé à conclure que le véritable nom de la chaussure tragique chez les Grecs n'était pas kothornos.

Quel qu'ait été ce nom, nous pouvons toujours rechercher en quoi consistait la forme spéciale du cothurne tragique. Tous les textes s'accordent à dire que l'élévation en était le caractère essentiel. D'après le scholiaste de Lucien, les semelles étaient en bois. Pollux parle aussi, à propos des chaussures tyrrhéniennes, d'un kattuma xulinon tetragônon. On en plaçait plusieurs semelles l'une sur l'autre, de façon à donner au tout la hauteur convenable. C'est ce qui explique ce que dit ailleurs Lucien sur la hauteur (upsêla) et la lourdeur (barea) de ces chaussures. La célèbre mosaïque du musée Pio-Clementino nous montre, en effet, les acteurs perchés sur de petites échasses qui ont l'air de blocs de bois carré (tetragôna, xulina) et qui donnent à la chaussure une hauteur considérable.

C'est également l'aspect que présente la jolie statuette d'ivoire peint qui faisait partie de la collection Castellani et une pierre gravée représentant sans doute la Muse de la tragédie.

D'autres monuments nous montrent les divisions de la semelle, composée de trois ou quatre épaisseurs, par exemple (à droite) la Melpomène du sarcophage des Muses, au Louvre, ainsi qu'un bas-relief du cabinet Pourtalès qui représente un acteur tragique en riche costume et dont nous avons fait reproduire à grande échelle le pied chaussé d'un cothurne orné de broderies (ci-dessous).

On peut en rapprocher un petit vase en terre cuite, en forme de chaussure (ci-dessous), trouvé récemment dans les fouilles de Myrina, et qui offre un aspect tout à fait semblable.

Pour la partie supérieure du cothurne, il est plus difficile de s'en rendre compte exactement sur les monuments, car la longue tunique des acteurs tragiques descend sur la chaussure et ne permet pas de voir jusqu'à quelle hauteur elle monte sur la jambe. Nous voyons seulement par les figures ci-jointes que c'est une chaussure fermée (koilon upodêma) qui enveloppe le pied complètement et qui s'attache avec des cordons retombant sur le cou de pied.

On admet ordinairement qu'elle avait la forme d'une botte ou d'une bottine haute qui montait jusqu'à mi-jambe. Nous n'y contredisons point ; mais il ne faut pas appuyer cette opinion, comme on le fait en général, sur les passages de Pollux et des écrivains latins qui décrivent la chaussure de chasse, en forme de guêtre lacée, couvrant la jambe et appelée, en effet, cothurnus chez les Latins, mais qui n'avait pas nécessairement de ressemblance avec la chaussure tragique des Grecs, l'embatês. Pour notre part, nous ne voyons d'analogie indiquée que par un passage de Xénophon qui propose de protéger les jambes du cavalier, en temps de guerre, au moyen d'une guêtre de cuir épais qu'il nomme embatês. Il est probable que si l'écrivain grec emploie ce mot, c'est qu'il voit quelque ressemblance entre cette chaussure de guerre et la chaussure théâtrale désignée par le même terme.Il est vrai, en outre, que les Latins ont donné le même nom de cothurnus à la chaussure de chasse en forme de brodequin lacé et à la chaussure tragique, et que Servius, les distinguant l'une de l'autre, semble dire que la différence consiste seulement dans la hauteur de la semelle, et non dans la partie supérieure de la tige. Il faut donc qu'il y ait eu de part et d'autre, en Grèce comme en Italie, une assez grande analogie entre ces deux genres de chaussures. Remarquons d'ailleurs que dans la figure ci-dessus le bas du cothurne ouvert sur le devant et lacé comme une guêtre, rappelle, en effet, la forme des cothurnes de chasse [Endromis]. Mais rien n'empêche d'admettre qu'il y ait eu aussi quelque différence. Ainsi Lucien raconte qu'il arrive assez souvent aux acteurs de s'embarrasser dans leur costume, de trébucher et même de tomber sur la scène en excitant l'hilarité des spectateurs qui aperçoivent la vraie figure de l'acteur sous son masque déplacé et ses jambes nues en grande partie (kai tôn skelôn epi polu gumnoumenôn). Lucien s'exprimerait-il de cette façon, si le cothurne tragique montait sur la jambe comme une guêtre? Il paraît plus vraisemblable d'admettre que tout en ayant l'aspect général du brodequin de chasse, c'est-à-dire couvrant tout le dessus du pied et se laçant sur le devant, il ne montait pas aussi haut sur la jambe ; et d'ailleurs, il n'y avait pas les mêmes raisons de protéger les jambes contre les intempéries de l'air et les piqûres des buissons. On peut croire que cette partie supérieure du cothurne tragique était faite de cuir, comme la plupart des chaussures antiques. Cependant, d'après un passage d'Athénée, qui parle des embatai richement brodés que portait Démétrius Poliorcète, on employait aussi comme matière une sorte de feutre (pilêma). On remarque les mêmes ornements brodés sur le cothurne de l'acteur dans le relief de la collection Pourtalès. La semelle de bois était elle-même peinte de diverses couleurs, rouge, bleue, jaune et noire.

Ainsi chaussé, l'acteur s'avançait sur la scène avec cette stature surhumaine dont il est question dans Athénée (tetrapêchus). On a essayé plusieurs fois de déterminer la hauteur que pouvaient atteindre ces gigantesques chaussures. Böttiger indique comme minimum et Genelli comme maximum quatre doigts d'épaisseur. Il nous semble que ces chiffres sont encore au-dessous de la réalité, car dans la statuette d'ivoire de la collection Castellani la hauteur des cothurnes est avec la taille du personnage dans une proportion de 1/10, c'est-à-dire que si la taille réelle de l'acteur atteignait 1m,80 ou 1m,90, les semelles seules de son cothurne ne devaient pas avoir moins de 18 centimètres. Il faut cependant remarquer que ce monument, comme la mosaïque Pio-Clementino, est d'une époque assez basse, probablement du premier siècle de l'ère chrétienne, et que le théâtre de la décadence a pu exagérer la taille primitive des accessoires de ce genre. Wieseler fait d'ailleurs observer avec raison qu'il n'y avait sans doute pas de mesure uniforme pour la hauteur de la chaussure tragique. Non seulement elle pouvait varier d'une époque à l'autre, mais encore sur la même scène on voyait des cothurnes de différente taille. Cette différence est très visible sur une peinture provenant de Pompéi ou d'Herculanum, qui représente deux acteurs en scène : tous deux sont chaussés de cothurnes, mais le personnage de gauche a des semelles beaucoup plus épaisses que celles de l'autre. On a remarqué aussi que les cothurnes portés par la Melpomène du sarcophage des Muses sont de hauteur différente.

Par cette observation on est amené à se demander quelle était la signification des cothurnes moins élevés, portés par certains acteurs. Il est assez naturel de croire que les acteurs d'ordre secondaire, serviteurs, messagers, paysans, se distinguaient ainsi des personnages qui tenaient les rôles principaux : c'est une hypothèse qui cadre fort bien avec les principes de mise en scène qu'avaient adoptés les Grecs, attentifs à indiquer par toutes sortes de petits détails extérieurs la condition sociale et l'importance du personnage qui entrait en scène.

Il y avait encore une autre manière d'indiquer cette différence ; certains acteurs portaient des cothurnes ornés, semblables à celui que représente le relief du cabinet Pourtalès ; les autres avaient aussi le cothurne, mais simple et sans ornements. Wieseler suppose que dans le drame satyrique, où les éléments tragiques et comiques se mêlent, les héros et les dieux devaient paraître avec le cothurne, tandis que les autres personnages n'en avaient point. Dans le Cyclope d'Euripide, Ulysse, dont le langage reste toujours dans le ton tragique, devait seul, à son avis, porter le cothurne, qui indiquait la noblesse de son caractère et de son rôle.

On peut même supposer que dans les variations du costume théâtral aux différentes époques et sur les différentes scènes, les acteurs tragiques ont pu jouer des drames sans chausser aucune espèce de cothurne. C'est du moins l'aspect que présentent ceux qui figurent sur une curieuse fresque pompéienne, récemment découverte. On a fait là-dessus diverses hypothèses. D'après M. Maass, la tragédie après Euripide ayant pris des allures de comédie bourgeoise, on aurait supprimé les masques et les cothurnes, et c'est à cette suppression momentanée que serait due l'absence du cothurne sur la fresque pompéienne,imitée comme les autres de quelque ancien tableau alexandrin. D'après M. Dierks, le cothurne n'a été en usage que sur la scène grecque et jamais sur la scène romaine, si ce n'est quand les acteurs grecs venaient y jouer ; toute représentation sans cothurnes serait donc du théâtre romain. Nous n'avons pas besoin d'insister sur le caractère hypothétique de ces deux théories. Aucune mention sérieuse ne nous est venue de l'antiquité sur la prétendue suppression des masques et des cothurnes après Euripide ; d'autre part, il est bien difficile d'admettre que les Latins, en faisant du mot cothurnus le synonyme de tragédie, en rappelant tant de fois l'usage de cette chaussure tragique, aient seulement voulu faire allusion aux moeurs grecques plutôt qu'aux choses qui se passaient sous leurs yeux. Pour nous, la liberté et la variété laissées de tout temps à l'art scénique nous semblent expliquer suffisamment l'absence du cothurne sur la fresque pompéienne, sans que nous cherchions à quelle date précise ce fait peut se rapporter. Il fallait évidemment des acteurs exercés pour se servir de ce genre de chaussure qui exposait les maladroits à des chutes. Ne peut-on croire que sur les scènes provinciales, dans un théâtre de petites dimensions qui n'exigeait pas une très grande taille pour les acteurs, on ait parfois supprimé le cothurne ?

Nous devrions, pour terminer ce qui a rapport à la Grèce, parler du cothurne de chasse, en forme de guêtre lacée, montant jusqu'à mi-jambe. Mais, bien que ce mot soit souvent employé dans les ouvrages d'archéologie pour désigner la chaussure portée par les éphèbes et les chasseurs, et par certaines divinités comme Artémis et Dionysos, nous ne croyons pas qu'il soit justement appliqué à ce genre de botte grecque. Les Latins l'ont à plusieurs reprises désignée par le mot cothurnus ; mais, en grec, nous ne trouvons pas un seul texte qui mentionne cette chaussure sous le nom de kothornos. Le véritable terme était endromis, et nous renvoyons pour le détail à cet article spécial.

A Rome, le mot cothurnus s'appliquait aussi à différents genres de chaussures. Une seule fois, il est employé par Juvénal avec la signification d'une chaussure de femme ; encore l'auteur paraît-il s'en servir uniquement par allusion aux chaussures tragiques, pour indiquer la hauteur des semelles auxquelles les coquettes avaient recours pour se grandir, et l'on ne peut pas en conclure qu'il désigne une chaussure de femme usitée à Rome. Mais on trouve dans les auteurs de fréquentes allusions à un cothurnus qui n'était pas autre chose qu'un brodequin de chasse. Servius l'appelle venaticus et le distingue du tragicus dont la semelle était beaucoup plus haute. C'est le cothurne que décrit Virgile quand il représente Diane ou Vénus déguisée en chasseresse ; il avait la forme d'une botte qui enveloppait la jambe et se laçait sur le devant avec des cordons ; comme la chaussure grecque du même nom, il allait également aux deux pieds ; ce n'est pas autre chose que le brodequin de chasse que les Grecs appelaient endromides. Comme cette chaussure romaine est directement dérivée du brodequin grec, nous réserverons pour l'article endromis ce que nous avons à dire du cothurnus venaticus, afin de ne point séparer les deux parties du même sujet.

Mais, plus souvent encore, le mot cothurnus désigne chez les Latins la chaussure des acteurs de tragédie, et même il devient au figuré synonyme de tragédie et donne naissance à des dérivés comme cothurnatus, cothurnatio, qui expriment la grandeur des sentiments, la noblesse du sujet et du style. Sur la scène romaine, le cothurne fut sans doute porté par les acteurs de tragédie dans les mêmes circonstances que sur la scène grecque. La forme paraît en avoir été identique, comme nous le voyons sur un relief qui porte une inscription latine. Néron, montant en histrion royal sur la scène, portait encore les embatai et le prosôpeion. Comme en Grèce, il y avait à Rome des cothurnes de différentes hauteurs, puisque Cicéron parle de ce genre de chaussures, en disant qu'il y en a de plus ou moins élevées. Enfin, Ovide note également le détail des cothurnes ornés, que nous avons mentionnés plus haut.


Article d'E. Pottier