Plus d'un demi-siècle s'est écoulé depuis la publication de l'Hérodote de Larcher, et pendant ce demi-siècle le succès de cet ouvrage n'a pas cessé de s'accroître. C'est aujourd'hui un livre classique, et les savants eux-mêmes lui ont marqué sa place, en le signalant comme le monument durable d'un grand travail qui avait absorbé la vie entière de son auteur.

Lorsque Larcher publia cette traduction, il crut nécessaire d'y joindre un assez grand nombre de notes puisées aux sources les plus savantes, et utiles soit pour l'établissement du texte, soit pour l'intelligence des faits. Ces notes remplissent quatre volumes de sa première édition, et six de sa seconde. C'était beaucoup, c'était trop, sans doute ; et cependant Larcher préparait une troisième édition, dont nous avons eu la copie sous les yeux, et où un assez grand nombre de notes nouvelles se trouvaient ajoutées.

On l'a blâmé avec raison de ce luxe effréné d'érudition ; et Volney, savant remarquable, et de plus homme de goût, avait témoigné le désir qu'une main amie, se chargeât d'élaguer ces broussailles de la science, sous lesquelles l'arbre vigoureux d'Hérodote demeurait comme enseveli. Le but était d'éclairer et non d'étouffer l'historien.

C'est ce travail que nous offrons aujourd'hui au public ; nous avons tenté de réaliser le voeu de Volney, de supprimer l'érudition inutile, de recueillir les éclaircissements indispensables, et de réunir dans un très petit nombre de notes, empruntées aux autres commentateurs, tout ce qui peut faciliter l'étude du père de l'histoire, ou, comme l'appelait le docte Sainte-Croix, du grand rival d'Homère.

L. AIME-MARTIN.