[Olympie - Trésors, stade et gymnase]
XIX. [1] Dans l'Altis au nord du temple de Junon l'on trouve
une enceinte fermée par une balustrade de pierres, et de
ces pierres qui approchent de la beauté du marbre de
Paros ; au midi c'est le mont Saturne. Sur cette balustrade on a
élevé plusieurs édifices qui ont le nom de
trésors, et qui sont en effet comme ces trésors
que divers peuples de la Grèce ont consacrés dans
le temple d'Apollon à Delphes.
[2] Vous voyez donc en premier lieu le trésor des
Sicyoniens, consacré par Myron tyran de Sicyone en la
trente-troisième olympiade où il fut
proclamé vainqueur à la course du char. Dans ce
trésor il y a deux espèces de niches, l'une de
l'ordre dorique, l'autre de l'ordre ionique, et toutes deux de
cuivre ; je ne sais pas bien si c'est du cuivre de Tartesse,
comme les Eléens l'assurent.
[3] On dit que le Tartesse est un fleuve d'Espagne, qui tombe
dans la mer par deux embouchures, entre lesquelles est une ville
de même nom que ce fleuve, le plus considérable de
tous les fleuves d'Espagne, et qui, dit-on, monte et baisse
régulièrement avec la marée. Ce fleuve a
changé de nom et s'appelle aujourd'hui le Boetis.
Quelques-uns prétendent que cette ville d'Espagne que
l'on nomme Cartéïa s'appellait autrefois
Tartesse.
[4] Quoi qu'il en soit, pour revenir aux deux niches,
l'inscription qui est sur la plus petite, dit qu'elle
pèse cinq cents talents, et qu'elle fut consacrée
à Jupiter Olympien par Myron et par le peuple de Sicyone.
Dans le trésor des Sicyoniens on garde
premièrement trois palets qui servent au pentathle dans
les jeux olympiques, en second lieu un bouclier couvert de lames
de cuivre et fort historié en dedans,
troisièmement un casque et des bottes. Une inscription
nous apprend que ce sont des dépouilles remportées
sur les ennemis, et offertes à Jupiter par les
Myons.
[5] On ne sait pas trop bien ce que c'était que ces
peuples. Pour moi je me souviens que Thucydide en parlant des
Locriens qui étaient voisins de la Phocide comprend parmi
eux plusieurs villes et entre autres les Myonéens. Je
crois donc que les Myons dont il est parlé sur le
bouclier, et les Myonéens qui habitaient le continent du
pays des Locriens sont le même peuple ; c'est tout ce que
l'on en peut dire ; car les lettres de l'inscription sont
tellement effacées par le temps, qu'elles ne sont plus
lisibles.
[6] On garde encore dans ce trésor l'épée
de Pélops dont la poignée est d'or, et la corne
d'Amalthée qui est garnie d'ivoire ; c'est un
présent de Miltiade fils de Cimon, qui le premier de sa
race régna dans la Chersonnèse de Thrace. Une
inscription en vieux caractères attiques porte que les
Thraces de la Chersonnèse firent cette offrande à
Jupiter, après qu'ils eurent pris la ville d'Aratus sous
la conduite de Miltiade. J'ai vu aussi dans ce trésor une
statue d'Apollon, faite par Patrocle de Crotone fils de
Catyllus. C'est une statue de buis ; la tête du dieu est
dorée. On dit que c'est un présent de ces Locriens
qui habitent vers le cap Zéphyr.
[7] Après le trésor des Sicyoniens vous voyez
celui des Carthaginois, construit par Pothéus, par
Antiphile et par Mégaclès ; les curiosités
qui y sont renfermées consistent en une grande statue de
Jupiter, et en trois cuirasses de lin, qui ont été
données par Gélon et par les habitants de
Syracuse, après une victoire remportée sur les
Phéniciens dans un combat naval, d'autres disent sur
terre.
[8] Les deux trésors suivans ont été
consacrés par les Epidamniens ; ils contiennent des
statues de bois de cèdre, faites par
Théoclès fils d'Egyle. Il y a entre autres un
Atlas qui soutient le pole, un Hercule qui veut enlever les
pommes d'or du jardin des Hespérides, et un dragon qui
veille à la garde de ce fruit et qui avec les replis de
sa queue s'entortille autour de l'arbre. Une inscription
gravée sur le pole dit que ce fut Autonomus qui fit faire
cet ouvrage pour son fils ; les Hespérides étaient
autrefois rangées là ; mais on les a
transportées dans le temple de Junon où elles sont
encore. Ce trésor des Epidamniens a été
construit par Pyrrhus et par ses fils Lacratès et
Hermon.
[9] Les Sybarites ont aussi le leur tout auprès. Ceux
qui sont versés dans les antiquités de l'Italie
disent que la ville de Lupia qui est entre Brinde et Hydrunte
s'appelait autrefois Sybaris. Cette ville a un port fait de main
d'homme par ordre et sous l'empire d'Hadrien.
[10] Le trésor des Sybarites touche presque à
celui des Cyrénéens peuple de Lybie ; dans ce
dernier il n'y a que des statues d'Empereurs romains.
Sélinonte était autrefois une ville de Sicile ;
les habitants en ont été chassés par les
Carthaginois, mais avant leur destruction ils avaient aussi
consacré un trésor à Jupiter Olympien,
où l'on voit une statue de Bacchus, dont le visage, les
mains et les pieds sont d'ivoire.
[11] Dans celui des Métapontins qui est auprès on
vous montre un Endymion. C'est une statue qui est toute d'ivoire
à la réserve de l'habit. Je ne sais pas ce qui a
causé la ruine de Métaponte ; mais de toute cette
ville il n'est resté que le théâtre et le
mur d'enceinte.
[12] Les Mégaréens sur les confins de l'Attique
ont aussi leur trésor à Olympie. Ils y ont
déposé plusieurs petites statues de bois de
cèdre semées de fleurs d'or ; entre autres un
Hercule qui combat contre le fleuve Achéloüs,
Jupiter et Déjanire sont spectateurs ; le dieu Mars
assiste Achéloüs, Minerve protège Hercule
selon sa coutume ; cette Minerve est présentement dans le
temple de Junon avec les Hespérides.
[13] Sur le fronton de l'édifice on a
représenté la guerre des géants avec les
dieux, et au-dessus du fronton l'on voit un bouclier avec une
inscription qui porte que ce trésor a été
bâti des dépouilles que les Mégaréens
avaient remportées sur les Corinthiens. Je crois que
cette victoire est celle que les Mégaréens
remportèrent pendant que Phorbas était archonte
à Athènes, et il le fut tant qu'il vécut ;
car alors les Athéniens n'avaient point d'archonte
annuels, et les Eléens n'avaient point encore
commencé à compter par olympiades.
[14] On dit que les Argiens se joignirent aux
Mégaréens, et qu'ils eurent part à cette
expédition. Ce qui est de certain c'est que peu
d'années après le combat qui se donna contre les
Corinthiens, la ville de Mégare fit bâtir le
trésor dont il s'agit. Les statues qu'il renferme sont de
Dontas Lacédémonien qui fut élève de
Dipoene et de Scyllis ; ainsi elles sont fort anciennes.
[15] Le dernier trésor est tout contre le stade.
L'inscription porte que l'édifice et les statues qu'il
contenait sont un monument de la piété des
Gélois. Je dis les statues qu'il contenoit, car
aujourd'hui il n'y en a plus.
XX. [1] Au-delà de la balustrade et des édifices
qui règnent tout à l'entour s'étend, comme
j'ai dit, le mont Saturne. Les basiles qui sont les
prêtres de Saturne sacrifient tous les ans à ce
dieu sur le sommet de cette montagne au mois de mars dans le
temps de l'équinoxe.
[2] Au pied de la montagne vers le septentrion, dans l'espace
qui est entre la montagne et ces trésors dont j'ai
parlé, il y a un temple de Lucine, où l'on rend
aussi un certain culte à Sosipolis divinité
originaire du pays. Les Eléens donnent à Lucine le
surnom d'Olympienne, et chaque année ils nomment une
prêtresse qui préside à son culte. Sosipolis
a aussi la sienne qui est obligée de garder la
chasteté ; c'est elle qui fait toutes les purifications
requises, et qui offre au dieu, suivant l'usage des
Eléens, une espèce de gâteau pétri
avec du miel.
[3] Dans la partie antérieure du temple, car ce temple
est double, il y a un autel dédié à la
déesse Lucine, et les hommes y ont une entrée
libre. Plus avant c'est le lieu où Sosipolis est
honoré ; personne n'y entre que la prêtresse, qui
même pour exercer son ministère se couvre la
tête et le visage d'un voile blanc. Les filles et les
femmes restent dans le temple de Lucine, et là elles
chantent une hymne et brûlent des parfums en l'honneur du
dieu, mais elles n'usent point de vin dans leurs libations.
Jurer par Sosipolis est pour les Eléens un serment
inviolable.
[4] Quant à ce dieu, voici ce qu'ils en racontent. Les
Arcadiens ayant fait une irruption en Elide, les Eléens
marchèrent contre eux. Comme ils étaient sur le
point de livrer bataille, une femme se présenta au chef
de l'armée, portant entre ses bras un enfant à la
mammelle, et leur dit qu'elle avait été avertie en
songe que cet enfant combattrait pour eux. Les
généraux éléens crurent que l'avis
n'était pas à négliger ; ils mirent cet
enfant à la tête de l'armée et
l'exposèrent tout nu.
[5] Au moment que les Arcadiens commencèrent à
donner, cet enfant se transforma tout à coup en serpent.
Les Arcadiens furent si effrayés de ce prodige qu'ils
prirent la fuite ; les Eléens les poursuivirent vivement,
en firent un grand carnage, et remportèrent une victoire
signalée. Comme par cette aventure la ville d'Elis fut
sauvée, les Eléens donnèrent le nom de
Sosipolis à ce merveilleux enfant, et lui bâtirent
un temple à l'endroit où changé en serpent
il s'était dérobé à leurs yeux. Et
persuadés que la déesse Lucine avait
singulièrement présidé à sa
naissance, ils lui décernèrent aussi un temple et
des sacrifices.
[6] Les Arcadiens qui furent tués dans le combat eurent
une sépulture commune sur une éminence
au-delà du fleuve Cladée ; cette sépulture
est à l'occident. Près du temple de Lucine vous
verrez les ruines d'un temple de Vénus surnommée
la céleste. On ne laisse pas de sacrifier encore
à cette déesse sur des autels qui sont
restés.
[7] Au-dedans de l'Altis sur le chemin par où l'on va en
pompe au temple de Jupiter il y a un lieu consacré
à Hippodamie ; c'est un arpent de terre qui est
entouré d'une muraille de pierres sèches. Les
femmes s'assemblent là un jour de l'année pour
faire un sacrifice à Hippodamie et pour lui rendre encore
d'autres honneurs. La tradition des Eléens est
qu'Hippodamie craignant la colère de Pélops
à cause du meurtre de Chrysippe dont elle était
coupable, se retira à Midée ville de l'Argolide,
et qu'elle y mourut. Mais après sa mort Pélops par
le conseil de l'oracle fit rapporter ses os à
Olympie.
[8] Près des dernières statues faites aux
dépens de ces athlètes qui ont été
mis à l'amende on trouve un chemin dérobé ;
c'est ainsi qu'on l'appelle, parce que les directeurs des jeux
et les athlètes passent par là pour aller au
stade. Ce stade est une espèce de longue terrasse
où il y a des sièges pour les jugea des jeux
olympiques.
[9] Vis-à-vis de ces sièges est un autel de
marbre blanc, où la prêtresse de
Cérès Chamyne a coutume de se placer pour voir les
jeux ; car cette prêtresse a plusieurs prérogatives
chez les Eléens ; on permet aussi aux jeunes vierges d'y
assister. Le stade est précédé d'une place
où se rendent les athlètes, et que l'on nomme la
barrière. Vous y voyez un tombeau que les Eléens
disent être celui d'Endymion.
Gedoyn, 1794 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir
[10] Au-delà de cette partie du stade où se
mettent les directeurs des jeux il y a un lieu destiné
pour les courses de chevaux. Ce lieu est
précédé d'une place que l'on nomme aussi la
barrière, et qui par sa forme ressemble à
une proue de navire dont l'éperon serait tourné
vers la lice. A l'endroit où cette barrière joint
le portique d'Agaptus, elle s'élargit d'un et d'autre
côté. L'éperon ou le bec de la proue est
surmonté d'un dauphin de bronze.
[11] Les deux côtés de la barrière ont plus
de quatre cent pieds de long, et sur cette longueur on a
pratiqué des loges à droite et à gauche
tant pour les chevaux de selle, que pour les chevaux d'attelage
; ces loges se tirent au sort entre les combattants. Devant les
chevaux et les chars règne d'un bout à l'autre un
cable qui sert de barre et qui les contient dans leurs
loges.
[12] Vers le milieu de la proue est un autel de brique crue que
l'on a soin de blanchir à chaque olympiade. Sur cet autel
paraît un aigle de bronze qui a les ailes
éployées, et qui par le moyen d'un ressort
s'élève et se fait voir à tous les
spectateurs, en même temps que le dauphin qui est à
l'éperon s'abaisse et descend jusques sous terre.
[13] A ce signal on lâche le cable du côté
du portique, et aussitôt les chevaux s'avancent vers
l'autre côté, où l'on en fait autant. La
même chose se pratique de tous les côtés de
la barrière, jusqu'à ce que les combattants avec
leurs chevaux et leurs chars se soient assemblés
auprès de l'éperon où l'on a soin de les
apparier. Incontinent après ils entrent dans la lice ;
alors c'est l'adresse des écuyers et la vitesse des
chevaux qui décident de la victoire.
[14] Cléoetas est celui qui a imaginé cette
barrière, et il s'en savait si bon gré, que dans
une inscription qui est au bas de sa statue à
Athènes il en tire toute sa gloire. Car il fait parler
ainsi sa statue : Cléoetas fils d'Aristoclès
qui a inventé la barrière d'Olympie, est celui qui
m'a faite. On dit pourtant qu'Aristide la perfectionna
après lui.
[15] La lice est composée de deux côtés,
dont l'un est plus long que l'autre. Le premier est en
manière de terrasse ; au bout il y a un autel de figure
ronde consacrée à un génie qui est l'effroi
des chevaux, et que l'on appelle par cette raison Taraxippus. En
effet quand les chevaux viennent à passer devant cet
autel, ils prennent l'épouvante sans que l'on sache
pourquoi, et la peur les saisit tellement que n'obéissant
plus ni à la voix, ni à la main de celui qui les
mène, souvent ils renversent et le char et
l'écuyer. Aussi fait-on des voeux et des sacrifices
à Taraxippus pour l'avoir favorable.
[16] Au reste les Grecs ne sont nullement d'accord sur ce
génie. Les uns disent que sous cet autel est la
sépulture d'un homme originaire du pays qui était
un excellent écuyer ; ils le nomment Olénus,
d'où ils prétendent que la roche Olénienne
sur les confins de l'Elide a pris son nom. D'autres disent que
Daméon fils de Phlius ayant accompagné Hercule
dans son expédition contre Augée fut tué
avec son cheval par Ctéatus fils d'Actor, et que les
Eléens lui érigèrent un cénotaphe en
ce lieu, à lui et à son cheval.
[17] Quelques-uns pensent que ce monument héroïque
est celui-là même que Pélops érigea
à Myrtil, lorsqu'après avoir été
cause de sa mort il voulut apaiser ses mânes ; et selon
eux il lui donna le nom de Taraxippus, parce que Myrtil avait
trouvé le secret d'effaroucher les cavales
d'Oenomaüs. Il y en a qui croient que c'est l'ombre
même d'Oenomaüs qui épouvante ainsi les
chevaux. J'ai ouï dire à d'autres qu'Alcathoüs
fils de Porthaon et l'un de ceux qui recherchaient Hippodamie en
mariage, ayant été vaincu et Oenomaüs, fut
enterré là, et que depuis le malheureux
succès qu'il eut à la course, jaloux de la gloire
des combattants il fait encore ce qu'il peut pour la leur
ravir.
[18] Un Egyptien voulut me persuader que Pélops avait
reçu d'Amphion de Thèbes quelque chose qu'il cacha
en ce lieu-là, et que non seulement cette espèce
de charme avait effarouché les chevaux d'Oenomaüs,
mais que l'on en éprouvoit la vertu encore aujourd'hui.
Ce même Egyptien prétendait qu'Amphion et
Orphée étaient deux magiciens qui par la force de
leurs enchantements commandaient, l'un aux bêtes sauvages,
l'autre aux pierres mêmes. Pour moi j'estime que l'opinion
la plus probable est l'opinion de ceux qui tiennent que
Taraxippus est un surnom de Neptune Hippies.
[19] Dans l'isthme il y a aussi un Taraxippus que l'on croit
être ce Glaucus fils de Sisyphe qui fut foulé aux
pieds de ses chevaux dans les jeux funèbres qu'Acaste fit
célébrer en l'honneur de son père. A
Némée dans le pays d'Argos on ne parle d'aucun
génie qui fasse peur aux chevaux ; mais au tournant de la
lice il y a une grosse roche, rouge comme du feu, dont
l'éclat les éblouit et les étonne de la
même manière que feroit la flamme. Cependant
à Olympie Taraxippus leur fait bien une autre frayeur. A
l'une des bornes on voit une statue d'Hippodamie qui tient un
ruban dans sa main, comme pour couronner Pélops sûr
déjà de la victoire.
XXI. [1] L'autre côté de la lice n'est pas fait en
terrasse ; c'est une colline qui n'est pas fort haute, et au
bout de laquelle on a bâti un temple à
Cérès surnommée Chamyne, surnom connu aux
Eléens depuis longtemps, parce que ce fut là,
disent-ils, que la terre s'ouvrit pour recevoir le char de
Pluton, et qu'elle se referma ensuite. Mais selon d'autres,
Pantaléon fils d'Omphalion qui avait usurpé la
souveraine autorité à Pise et qui conseillait aux
habitants de se soustraire à la domination des
Eléens, se voyant traversé par un homme de Pise
nommé Chamynus, le fit mourir et confisqua ses biens qui
furent employés à bâtir un temple à
Cérès, d'où est venu le surnom de
Cérès Chamyne. Il faut que je parle aussi du
gymnase d'Olympie ; c'est là que s'exercent ceux qui
veulent disputer le prix du pentathle et de la course.
[2] On y voit une
Cérès et une Proserpine de beau marbre du mont
Pentélique ; l'une et l'autre ont été
données par cet Hérode que l'on surnommait Atticus
; il les fit faire pour remplacer deux statues plus anciennes
que l'on y voyait autrefois. Une balustrade de marbre environne
un trophée qui fut anciennement érigé
à l'occasion d'une victoire remportée sur les
Arcadiens. En entrant dans le gymnase vous voyez à main
gauche une enceinte de moindre étendue où
s'exercent les athlètes. Le portique qui regarde le
soleil levant est suivi de plusieurs autres édifices qui
sont au midi et au couchant, et qui servent à loger les
athlètes.
[3] Quand vous avez passé le Cladée, vous voyez
le sépulcre d'Oenomaüs, c'est une terre
environnée d'un petit mur. Au-dessus vous apercevez des
ruines d'édifices qui étaient à ce que l'on
croit les écuries de ce prince. La frontière
d'Elide du côté de l'Arcadie appartenait autrefois
aux Piséens ; présentement elle appartient aux
Eléens, et du reste elle subsiste telle qu'elle
était. Au-delà du fleuve Erymanthe vers le mont
Saurus on voit un vieux temple d'Hercule qui tombe en ruines, et
la sépulture de Saurus fameux bandit qui infestait tout
ce canton et qui fut tué par Hercule. Une rivière
qui a sa source au midi passe au pied du mont Saurus, et va
tomber dans l'Alphée vis-à-vis du mont Erymanthe ;
cette rivière se nomme Iaon et sépare le
territoire de Pise d'avec l'Arcadie.
Chapitre suivant
Traduction par l'abbé Gédoyn (1731, édition
de 1794)
NB : Orthographe modernisée et chapitrage
complété.