Colonne Trajane - Le suicide de Décébale - Moulage du Musée de la Civilisation romaine, EUR, Rome - © Agnès Vinas
Sans avoir constitué pour Rome une menace équivalente à celle d'Hannibal puisqu'il incarne une agressivité « barbare » cantonnée aux espaces danubiens et donc lointaine pour la plupart des peuples méditerranéens de l'Empire, le roi des Daces Décébale a tout de même une certaine importance dans l'iconographie romaine, ne serait-ce que parce que sa révolte et sa mort figurent en bonne place sur la colonne Trajane, et aussi sur d'autres monuments moins connus. Par ailleurs, son suicide a certes privé Trajan d'un scénario de choix lors du triomphe : le défilé des vaincus dans les rues de Rome puis une mise à mort symboliquement comparable à celle de Vercingétorix, mais en contrepartie, sa tête et sa main droite, exposées pendant quelques jours sur les escaliers des Gémonies avant d'être jetées dans le Tibre, ont pu marquer les esprits. Archéologues, historiens de l'art et numismates constatent en tout cas à partir de 109 apr.JC une multiplication de la figure du Dace dans des formes variées ; reste à déterminer si cette figure est générique et incarne le peuple vaincu (mais aussi admiré) de manière essentiellement allégorique, ou si dans certains cas elle pourrait représenter le roi Décébale lui-même... Impossible de trancher cette question avec certitude - ni d'entrer dans le détail des controverses. Ce dossier donnera seulement quelques éléments de réflexion. |








