François Raynouard (Brignoles 1767 - Paris 1836) est encore connu aujourd'hui comme celui qui a réuni les poèmes des troubadours, et qui a inauguré la grammaire comparée des langues romanes.

Tout le monde a oublié, en revanche, que cet avocat provençal, membre de l'Assemblée législative, emprisonné sous la Terreur à cause de ses sympathies girondines et sauvé par le 9 thermidor, a écrit des tragédies historiques. Si la première, Caton d'Utique (1794), est directement liée aux événements de sa vie, Les Templiers (1805) sont, eux, inspirés par sa lecture des textes publiés dès le XVIIe siècle par les grands érudits Dupuy et Baluze. La grandeur cornélienne de la pièce, qui exalte la liberté et la vertu, lui vaut l'appui de Napoléon, un triomphe au théâtre et en librairie, et son entrée à l'Académie française en 1807. Sa passion pour des Templiers idéalisés ne se dément pas : il publie en 1813 des Monuments relatifs à la condamnation des Templiers.

Toutefois, Raynouard ne semble pas lié aux sociétés templières «maçonniques» qui fleurissent sous l'Empire.