Salle des grands vertébrés
Vitrine 4.4 - Animaux pyrénéens

Clichés Casanovas, Miquel, Mary et Vincent

OURS, Ursus arctos, Carnivore, Ursidé.

Solitaire. Queue courte, marche plantigrade. Vit dans des tanières : cavernes en forêts d’Europe. Il possède un excellent odorat, aime nager et peut, en particulier lorsqu’il est jeune, grimper aux arbres. L’ours hiberne de décembre à mars mais, contrairement à la marmotte, il ne plonge pas dans un sommeil total et peut reprendre son activité à tout moment.

En 1984 la population pyrénéenne était estimée à 70 individus. Cette année-là le ministère de l’environnement avait mis en place un plan de sauvegarde. Aujourd’hui son existence ne résulte que de réintroductions d’ours slovènes qui appartiennent à la même espèce. Sa population dans les Pyrénées est estimée à une dizaine d'individus, répartis principalement entre les deux vallées d'Aspe et d'Ossau. Selon Companyo, 1841 : cet animal devient très rare dans cette contrée à cause de la dévastation de nos forêts. Aujourd’hui il a disparu du département.
Régime omnivore Denture peu spécialisée.

La fête de l'ours. De nombreuses légendes pyrénéennes présentent l'ours comme un symbole de virilité et une menace pour la vertu des jeunes femmes. Dans certains villages du Vallespir les ours, bien que disparus, font l’objet d'un rituel païen ancestral. En février, pour la fête de l'ours, un homme du village dissimulé sous une épaisse fourrure, est pourchassé lors d'un simulacre de battue. Cet "ours" est capturé, rasé et tué par les chasseurs qui s'approprient ainsi sa vigueur... et les faveurs des dames.

L’ourson présenté ici provient du parc zoologique de Casteil où il est né en captivité et a été tué accidentellement par l’un de ses parents.

LOUP, Canis lupus Carnivore, Canidé.

Sédentaire. Vit dans les bois et ravins. Cette espèce occupait encore récemment un important territoire estimé à 500 000 ha sur les départements de Charente, Dordogne, Haute Vienne, Creuse. Aujourd’hui en voie de disparition il a été réintroduit en France dans le massif du Vercors.
Régime : proies vivantes qu’il chasse en meutes, et charognes.

MARMOTTE, Marmota marmota, Rongeur, Sciuridé.

Grégaires, sédentaires, les marmottes vivent à la limite supérieure de la forêt. Elles ont été réintroduites dans les Pyrénées en 1948, alors qu'elles avaient disparu à la fin du Pléistocène. Plantigrades au museau large et court, aux pattes puissantes et griffes émoussées. La position des yeux leur donne un large champ de vision. Les vibrisses nombreuses sont utiles lors de leur vie souterraine. Trapues elles pèsent 5 kg pour 70 cm.
Sensibles à la chaleur, les marmottes sortent de leur terrier en matinée et fin d’après-midi. Timides, prudentes, les marmottes se préviennent des dangers par des sortes de sifflements audibles jusqu'à plusieurs kilomètres. Leurs prédateurs sont l'aigle royal et le renard.
Les marmottes creusent des galeries très ramifiées où elles hibernent jusqu'à 6 mois. Les accouplements ont lieu en avril/mai et la gestation dure 5 semaines. Une portée comporte 2 à 7 jeunes et l'allaitement dure un mois. Fin septembre, elles retrouvent leur terrier, qu'elles barricadent pour vivre la période froide au ralenti. Leur rythme cardiaque peut alors être divisé par 7 ou 8 et leur sommeil est entrecoupé d'une douzaine de petites phases de réveil.
Elles se nourrissent de végétaux herbacés, de graines et de petits invertébrés maintenus avec leurs membres antérieurs. Lorsque les conditions s'y prêtent, elles consomment de grandes quantités de nourriture pour constituer une couche de graisse leur permettant de survivre durant l’hibernation.


MOUFLON, Ovis musimon, Artiodactyle, Bovidé.

En Corse Muvra. Cette appellation a inspiré l’ensemble polyphonique I muvrini, Les Petits Mouflons.
Grégaire, sédentaire, très agile, vigoureux, il possède une bonne vue et un très bon odorat. Le mouflon est un animal adaptable pouvant vivre autant sous des climats chauds, subtropicaux ou méditerranéens que dans des climats froids. Au printemps, les combats entre mâles qui s’entrechoquent frontalement à plus de 35 Km/h se font entendre à des kilomètres à la ronde. Un ensemble élastique d’os alvéolés situés entre la racine des cornes et le cerveau amortit les chocs et évite les blessures fatales.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale il a été introduit pour la chasse dans les Pyrénées et les Cévennes car le mouflon sauvage y avait disparu. Il s'est bien acclimaté en particulier en Cerdagne dans le massif du Carlit où la chasse est autorisée. Il s’est aussi implanté dans les Alpes, le Marquenterre, aux Canaries et à Hawaï. En 1957, un couple a été introduit sur l'île Haute de l'archipel des Kerguelen pour permettre aux scientifiques de chasser. Malgré l’exiguïté de l’île (6,5 km2) et la consanguinité, la harde a proliféré et son effectif se maintient entre 250 et 700 animaux.
De régime opportuniste, il se nourrit de feuilles, de jeunes pousses et des végétaux de rencontre.

ISARD, Rupicapra pyrenaica, Artiodactyle, Bovidé.

Sous-espèce du chamois, il est plus lourd que lui d'une dizaine de kilogrammes. Il en diffère par un pelage d'été plus roux et un pelage d'hiver plus clair orné d'un collier noir. Ses cornes forment un crochet plus ouvert.
Grégaire, sédentaire, le chamois peut effectuer des bonds de 2 m de haut et 6 m de long. Malgré ces talents, il préfère les parois moins abruptes que le bouquetin. En hiver il descend dans les forêts pour se nourrir. Le mâle, plus massif, a le cou plus large et les cornes plus courbes que les femelles. Le cabri naît à la fin du printemps. A un an, on le nomme éterle (femelle) ou éterlou (mâle).
Trop chassé jusque dans les années 1960 il a failli disparaître mais a été sauvé par la création des parcs naturels et la réglementation très stricte de la chasse. De1981 à 1983 une épidémie de kérato-conjonctivite a décimé 20 % des isards de la chaîne pyrénéenne. Actuellement il est affecté par une pestivirose ; l'isard n'a plus de forces et meurt soit d'épuisement soit de surinfection parasitaire ou bactérienne. Cette affection n'est pas contagieuse à l'homme.

GRAND TÉTRAS, Tetrao urogallus, Galliforme, Tétraonidé.

Le grand tétras ou grand coq de bruyère, sédentaire, est présent mais très raréfié dans les Pyrénées où il habite les forêts de conifères avec sous-bois riches en arbustes à baies. Le coq est sombre orné de caroncules rouges et d’une tache blanche à l’épaule. Taille : 74 à 90 cm ; envergure : jusqu’à 125 cm ; poids : jusqu’à 5 kg. Poule : taille de 54 à 63 cm. Polygame il se regroupe chaque printemps sur des «leks» ou «places de chant» en raison des cris bizarres et gutturaux poussés par les mâles. Les coqs paradent, queue déployée, ailes pendantes, cou et tête redressés, barbe hérissée, cou plus ou moins gonflé et chantent. Les poules vagabondent et chacune choisit le coq avec lequel elle s'accouplera. En juin/juillet, chaque femelle pond de 5 à 9 oeufs et couve ensuite au sol, à l'abri dans un fourré. Les poussins éclosent après 4 semaines, ils sont nidifuges et restent avec leur mère jusqu'à l'automne. Le grand tétras s'hybride occasionnellement avec le tétras lyre et même avec le faisan de Colchide là où les effectifs sont faibles et les partenaires potentiels rares. Le grand tétras est principalement menacé par la modification de son habitat et la chasse illégale. À ces problèmes s'ajoutent les dérangements pendant la période de reproduction dus à la création des pistes de ski et aux travaux forestiers. On peut encore l’observer en Cerdagne. Se nourrit d'herbacées, de bourgeons, de baies, de pousses d'aiguilles de conifères, d'insectes.

LAGOPÈDE ALPIN, Lagopus mutus pyrenaïcus, Galliforme, Tétraonidé.

Les lagopèdes, perdrix des neiges, revêtent plusieurs plumages au cours de l'année. En hiver, il est blanc, les pattes sont fortement emplumées et font office de raquettes. En été, l'abdomen et le bord extérieur des ailes sont blanchâtres. Les mâles quittent plus tardivement leur livrée blanche d'hiver et deviennent visibles ce qui entraîne une prédation plus importante.
Les Pyrénées-Orientales constituent la limite sud de l’espèce en Europe et la limite orientale de la sous-espèce pyrénéenne présente dans les massifs du Canigou/la Preste, du Capcir / Carlit / Campcardos, du Madres /Coronat / Puigmal / Carança.
Bien que sa chasse soit prohibée, le lagopède est menacé par le développement des activités touristiques et les dérangements qui en découlent, ainsi que par le braconnage. Les enneigements de plus en plus décalés par rapport à ses périodes de mue rendent la perdrix blanche particulièrement vulnérable car moins protégée par son homochromie. Notre population, isolée des autres populations Pyrénéennes, subit un isolement génétique qui accroît sa fragilité. Le lagopède est ici une espèce gravement menacée

© Robert Bourgat
Clichés Casanovas, Miquel, Mary et Vincent