Agamemnon, fils d'Aéropé et d'Atrée,
d'où le nom d'Atride qui lui est souvent aussi
donné. D'autres auteurs en font le fils
d'Aéropé et de Plisthènes, père
d'Atrée. Il était roi de Mycènes et
d'Argos, le prince le plus puissant des Grecs, qu'il commanda
devant Troie. A peine de retour dans son palais, il
périt assassiné par sa femme Clytemnestre
complice d'Egisthe, qui usurpa son trône. Il fut le
père d'Oreste, d'Electre et d'Iphigénie.
Au milieu des ruines de Mycènes, on voyait le tombeau
d'Agamemnon ; toutefois, les habitants d'Amyclées, qui
montraient sa statue, croyaient aussi posséder son
monument funèbre. Dans diverses peintures de vases
grecs, ce monument est représenté par une
colonne auprès de laquelle se tiennent des personnages
apportant des offrandes. Sur une amphore du musée de
Naples, on lit au-dessus de la stèle le nom AGAMEMNON.
Ceux d'ORESTES et d'ELEKTRA font reconnaître parmi les
assistants les enfants du roi défunt. La ville de
Clazomènes rendait un culte à Agamemnon. Les
habitants de Chéronée honoraient par-dessus
tous les dieux le sceptre des Atrides, que Vulcain avait
fabriqué.
Agamemnon avait sa statue à Olympie, sur le mur de
l'Altis, en compagnie des guerriers qui avaient, comme lui,
relevé le défi d'Hector. Son nom était
le seul qui fût écrit sur le monument. Polygnote
avait peint le chef des Grecs dans la Lesché de
Delphes. Il figurait encore parmi les Tyndarides, sur la base
de la statue de Némésis, à Rhamnus.
Agamemnon se voilant la face pendant que s'apprête le sacrifice de sa fille Iphigénie faisait le sujet d'un fameux tableau de Timanthe. Une fresque représentant la même scène a été trouvée à Pompéi. Cette peinture rappelle sinon la composition, du moins l'artifice employé par Timanthe pour rendre sensible la douleur paternelle, après avoir épuisé dans les autres figures toutes les expressions de la tristesse. Agamemnon est enveloppé d'un manteau de pourpre qui lui cache la moitié de la figure, dont le reste est dissimulé par la main qu'il porte à ses yeux. Cette scène est représentée d'une manière analogue sur l'autel dit de Cléomène, de la galerie de Florence. Une mosaïque découverte à Ampuria, en Espagne, la montre un peu différemment.
Un bas-relief du Louvre, trouvé dans
l'île de Samothrace, et qui compte parmi les plus
anciens produits de la sculpture grecque, représente
Agamemnon assis sur un siège pliant (diphros
okladias) et désigné par l'inscription qui
se lit autour de sa tête. Talthybius et Epeus,
également nommés par ces inscriptions, se
tiennent debout derrière lui. La querelle d'Agamemnon
et d'Achille fait le sujet de deux bas-reliefs, dont l'un,
provenant d'un sarcophage, est conservé au Louvre, et
d'une peinture du temple de Vénus à
Pompéi. On trouve encore la figure d'Agamemnon, entre
celles de Nestor et de Chrysès, avec son nom
gravé en creux, sur un fragment d'une table iliaque
conservé au Cabinet des médailles, à
Paris ; et dans d'autres fragments semblables
conservés en divers musées, ainsi que parmi les
miniatures du manuscrit de l'Iliade du Vatican. Un
vase peint de l'ancienne collection Campana, au musée
du Louvre, présente sur le revers Agamemnon,
accompagné de Talthybius et de Diomède,
emmenant Briséis ; sur un autre vase on le voit
prenant part à l'enlèvement du Palladium. Sur
ces deux vases, il est désigné par des
inscriptions. Dans d'autres monuments il est facilement
reconnaissable, par exemple sur un vase où on le voit
auprès de Télèphe blessé, et dans
les bas-reliefs de plusieurs urnes cinéraires
étrusques. Des monuments du même genre offrent
la représentation de plusieurs scènes de la vie
d'Agamemnon et sa mort violente. Sur un beau miroir du
Cabinet des médailles, à Paris, on voit l'ombre
voilée d'Agamemnon recevant des mains
d'Hélène, assise sur le trône des enfers,
le philtre de Circé.
Dans la plupart de ces représentations, Agamemnon
n'est caractérisé que par le sceptre et le
bandeau, qui sont les attributs ordinaires des rois dans les
monuments de l'art grec.
Article de A. France