Les uns, en effet, disent que Sémélè t'a conçu dans Drakanos, de Zeus qui se réjouit de la foudre, ô rejeton de Zeus, cousu dans sa cuisse ! Les autres, dans Ikaros battue des vents ; les autres, dans Naxos ; d'autres, sur les bords de l'Alphéios tourbillonnant, et d'autres, ô Roi, disent que tu es né dans Thèbè ; et tous mentent.

Le Père des hommes et des Dieux t'a engendré loin des hommes, et se cachant de Hèrè aux bras blancs.

Il y a une haute montagne, Nysè, couverte de forêts, loin de la Phoinikè, près du fleuve Aigyptos.

Et ils lui dresseront de nombreuses images dans les temples. Et comme ces choses sont trois, les hommes, tous les trois ans, te sacrifieront de complètes hécatombes.

Il parla ainsi, et le Kroniôn promit en remuant ses sourcils bleus ; et les cheveux ambroisiens du Roi s'agitèrent sur sa tête immortelle, et il fit trembler le vaste Olympos.

Ayant ainsi parlé, le très sage Zeus fit un signe de la tête.

Sois propice, ô cousu dans la cuisse, qui aimes les femmes avec fureur ; nous, les Aoides, nous te chanterons en commençant et en finissant, car il n'est point permis à qui t'oublie de se souvenir du chant sacré.

Et je te salue ainsi, Dionysos cousu dans la cuisse, toi et ta mère Sémélè, qu'on nomme Thyônè.


Traduction de Leconte de Lisle (1868)