Quel rôle ont joué les Arabes dans la transmission du savoir au Moyen Âge ?
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Composition de l’œil
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L'empire musulman a dominé la médecine au Moyen Âge grâce à des personnages comme Abû ‘Alî al-Husayn ibn Abdallah ibn Sina, Avicenne (980-1037). Il était à la fois médecin et philosophe ; c'était un génie très précoce : à 14 ans, ses connaissances dépassaient celles de ses maîtres. A 17 ans, il fut appelé pour soigner un souverain et le guérit. Il se pencha ensuite sur les désordres internes et externes des membres, puis sur les maladies comme la fièvre, pustules, et fractures. Il est l'auteur de la monumentale encyclopédie médicale Qanûn, traduite en latin et éditée en particulier en 1522 (cf ci-contre). Il s'agit d'une synthèse en cinq livres, claire et ordonnée, de tout le savoir médical.
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Au nombre des médecins de grande importance, on peut aussi mentionner Ibn Nafis, qui décrit la circulation sanguine pulmonaire, et Abû Bakr Muhammad b. Zakariyyâ al-Râzî, initiateur de l'usage de l'alcool en médecine. Il a rédigé une énorme encyclopédie médicale de 22 volumes. Il y étudie des infectons comme la rougeole, la variole. Il s'intéresse aux infectons des enfants et également à l'nfluence de la psychologie sur l'état des malades.
Au XIe siècle, l'Andalou Abu-l-Qasim az-Zahrawi (appelé Abulcassis en Occident) écrit un ouvrage de référence sur la chirurgie. Maïmonide (1135-1204), médecin juif personnel du sultan ayyoubide Saladin, influença également la médecine arabe.
Vers 1390, Mansur ibn Muhammad ibn Ahmad al-Kashmiri al-Balkhi a laissé un traité d'anatomie, Tashrīḥ-i badan-i insān, qui contient les premières planches d'anatomie du corps humain qui nous soient parvenues du monde arabe.
Manṣūr ibn Muḥammad ibn Ilyās - Tashrīḥ-i Manṣūrī
Historical Medical Library: Cushing Persian Ms. 14 - Yale Uversity Library
Les hôpitaux servaient à la fois d'école de médecine et de lieux de soins ce qui correspond à l'invention de la médecine hospitalière. Les premiers hôpitaux ouvrent, en tant que léproserie au départ, puis évoluent pour traiter les maladies du corps comme celles de l'esprit. L'anesthésie, pratiquée dans l'antiquité par l'ingestion d'opium, de mandragore ou de diverses autres substances soporifiques, est perfectionnée par l'utilisation d'une éponge imbibée par un mélange de ces substances. Séchée, cette spongia somnifera permet au chirurgien d'opérer en soumettant le patient aux vapeurs de l'éponge humidifiée avant l'emploi et qui plongeait les patients dans un état proche de l'anesthésie générale, mais qui ressemble plutôt à un état analgésique accompagné de perte de conscience. On y découvre le fonctionnement de la petite circulation pulmonaire et de la circulation sanguine. La dissection était également pratiquée. C'est ainsi que des aspects anatomiques incompris des médecins grecs anciens sont découverts. La traduction des textes latins et grecs fut encouragée et les savants venaient à Bagdad et de toutes les régions de l'empire.
Les Arabes ont surtout développé deux grands domaines de médecine. Ce sont l'ophtalmologie et la pharmacologie. L'ophtalmologie est tout ce qui concerne l'étude de l'œil, sa structure, son fonctionnement et de ses maladies comme la cataracte que les médecins savaient déjà bien opérer. La pharmacologie est l'étude des médicaments, de leur action et de leur emploi.
Imran S., 204
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