Chapitre 2 Sommaire


Dès le lendemain matin, l'étranger s'occupa de l'affaire qu'il n'avait pu terminer plus tôt, à cause des événements de la veille. On eût pu le voir sur le Forum, aux environs des arcades de Janus, s'enquérir activement d'une certaine personne. Il la découvrit enfin, et ils se dirigèrent tous deux vers un sale petit bureau situé au-dessous du Capitole et sur la montée appelée le Clivus Asyli. On mit à jour d'antiques volumes, qui furent parcourus colonne par colonne jusqu'à la date du huitième consulat de Dioclétien Auguste et du septième de Maximien Hercule Auguste (A.D. 303). Là on trouva quelques notes qui renvoyaient à de nouveaux documents. D'autres parchemins, non moins poudreux et numérotés, furent sortis de la poussière, et on déroula celui qui portait le chiffre correspondant au renvoi. Le résultat de cet examen parut grandement satisfaire les deux parties.

«C'est la première fois de ma vie, dit le propriétaire de cet antre, que je vois une personne qui s'est parfaitement libérée à mon égard revenir, après quinze ans, pour vérifier le payement de sa dette. Vous êtes sans doute chrétien, seigneur ?

- Oui, certes, par la miséricorde de Dieu.

- C'est ce que je pensais. Adieu, seigneur, je serai enchanté de vous obliger, au même taux raisonnable que mon père Ephraïm, maintenant dans le sein d'Abraham. - I1 faut avouer que voilà un grand sot pour sa peine, et je lui en demande bien pardon», ajouta-t-il lorsque l'étranger fut trop loin pour l'entendre.

Ce dernier s'éloigna d'un pas léger et d'un visage plus souriant qu'à son arrivée, et se rendit directement à la villa de la voie Nomentane.

Après avoir encore prié dans la crypte, le cœur soulagé, il s'adressa immédiatement au fossoyeur, comme s'ils ne s'étaient jamais séparés :

«Torquatus, puis-je parler à la noble Fabiola ?

- Certainement, répondit-il ; venez par ici.»

Ni l'un ni l'autre ne firent allusion, en marchant, au passé ni aux événements survenus depuis leur séparation. Ils semblaient instinctivement comprendre que tous ces souvenirs devaient être effacés de la mémoire des hommes, comme ils l'étaient déjà de celle de Dieu. Ce jour-là et la veille, Fabiola était restée chez elle, espérant voir revenir le pèlerin. Elle était assise près de la fontaine, et Torquatus, la désignant du doigt à son compagnon, se retira.

A la vue du visiteur si longtemps attendu, elle se leva et fut saisie d'une inexprimable émotion en sa présence.

«Madame, dit-il avec une profonde humilité et une véritable simplicité, je n'aurais jamais osé me présenter devant vous, si la justice, autant que la gratitude, ne m'en eussent fait une obligation.

- Orontius, répondit-elle, est-ce ainsi que je dois vous appeler ? - Il fit un signe affirmatif. - Vous n'avez d'autre obligation envers moi que celle de la charité mutuelle qui nous est recommandée par notre grand Apôtre.

- Je sais que ce sont là vos sentiments. Si, malgré mon indignité, j'ose venir vous trouver, ce n'est point pour de vils motifs, mais afin de remplir un devoir sacré. Je n'ignore pas quelle reconnaissance je vous dois pour la bonté et la tendresse que vous avez prodiguées à celle qui m'est plus chère maintenant qu'aucune soeur ne peut l'être sur la terre, et de quelle façon vous vous êtes acquittée envers elle des devoirs d'affection que je négligeais moi-même.

- C'est précisément à cause de cela, interrompit Fabiola, qu'elle vint dans ma maison, et fut l'ange de ma vie. Souvenez-vous, Orontius, que Joseph ne fut vendu par ses frères qu'afin d'être le sauveur de sa race.

- Vous avez trop d'indulgence, reprit le pèlerin, pour le plus indigne pécheur. Je ne vous remercierai donc pas de votre charité envers celle qui vous en a si richement récompensée. Ce matin seulement j'ai appris avec quelle générosité vous aviez agi à l'égard de celui qui n'y avait aucun droit.

- Je ne vous comprends pas, observa Fabiola.

- Je vais tout vous expliquer, continua le pèlerin. Depuis plusieurs années j'appartiens à une de ces communautés d'hommes, en Palestine, qui vivent au milieu du désert, séparés du monde, et passent la moitié du jour et même de la nuit à chanter les louanges de Dieu, à se livrer à la contemplation et aux travaux manuels. La pénitence sévère pour nos fautes passées, le jeûne, l'humiliation, la prière : tels sont les grands devoirs de notre vie d'expiation. Avez-vous déjà entendu parler de ces communautés ?

- La renommée de Paul et d'Antoine n'est pas moindre en Occident qu'en Orient, répondit-elle.

- J'ai vécu avec le plus célèbre disciple de ce dernier, soutenu par son grand exemple et par les consolations qu'il m'a prodiguées. Une seule pensée me troublait, et m'empêchait d'avoir la confiance de mon salut, même après des années d'expiation. Avant de quitter Rome, j'avais contracté une lourde dette, que l'accumulation d'intérêts exorbitants eût fait monter à une somme effrayante. Cette dette, ayant été contractée volontairement, ne pouvait être éludée. Je n'étais qu'un pauvre cénobite (1), vivant à grand'peine du produit des nattes que je tressais avec des feuilles de palmier et des maigres herbes que produit le sable du désert. Comment m'était-il possible de m'acquitter ?

Il me restait encore un moyen. Je pouvais m'offrir à mon créancier pour être son esclave, travailler pour lui, endurer patiemment ses coups et ses méprisants reproches, ou bien me laisser vendre à son profit ; car je suis encore vigoureux. Dans l'un et l'autre cas, l'exemple de mon Sauveur m'encourageait et me soutenait. Quoi qu'il en soit, j'étais prêt à abandonner tout ce que je possédais, moi-même enfin.

Je suis allé ce matin au Forum chercher le fils de mon créancier, et examiner ses comptes ; j'ai appris que vous aviez éteint ma dette. Noble Fabiola, je deviens donc votre esclave au lieu d'être celui du Juif.» Et il s'agenouilla humblement à ses pieds. «Levez-vous, levez-vous, dit Fabiola, se détournant pour verser des larmes ; vous n'êtes pas mon esclave, mais un frère bien-aimé dans le Seigneur.»

Puis, le faisant asseoir à côté d'elle, elle ajouta :

«Orontius, j'ai une grande faveur à vous demander. Racontez-moi ce qui vous a déterminé à embrasser si courageusement ce nouveau genre de vie.

- Je vous satisferai aussi brièvement que possible. Je m'enfuis de Rome, vous le savez, pendant une triste nuit, accompagné d'un homme...» La voix lui manqua.

«Je sais, je sais de qui vous voulez parler, Eurotas, interrompit Fabiola.

- Lui-même, la plaie de notre maison, l'auteur de toutes mes souffrances et de celles de ma soeur chérie. A Brindes nous fumes obligés de fréter un navire à grands frais pour nous rendre à Chypre. Nous entreprîmes le commerce et quelques autres spéculations, mais sans succès. Une malédiction nous suivait dans toutes nos entreprises. Notre capital diminuant, il nous fallut passer dans un autre pays. Arrivés en Palestine, nous nous frxàmes pour un certain temps à Gaza. La misère bientôt vint nous y trouver ; chacun nous tournait le dos sans que nous puissions savoir pourquoi ; ma conscience m'avertissait que la marque de Caïn était sur mon front.»

Orontius s'arrêta un instant, vaincu par les larmes, et reprit en ces termes :

«Enfin toutes nos ressources étant épuisées, comme il ne nous restait plus que quelques joyaux d'un assez grand prix, et dont Eurotas, je ne sais pour quelle raison, ne voulait point se séparer, il me pressa d'adopter l'odieux métier de dénonciateur de chrétiens; car une furieuse persécution venait de s'élever. Pour la première fois de ma vie je me révoltai contre ses ordres et refusai d'obéir.

Un jour il me pria de me promener avec lui hors des portes de la ville : nous errâmes assez loin et nous atteignîmes une délicieuse oasis, au milieu du désert. C'était une vallée étroite, verdoyante et ombragée de palmiers. Un ruisseau limpide, sortant d'un rocher en haut du vallon, la parcourait d'un bout à l'autre ; l'endroit paraissait inhabité. On n'entendait pas d'autre bruit que le murmure de l'eau.

Nous nous assîmes afin de prendre un peu de repos. Le temps était venu, me dit-il, oit nous devions prendre ensemble l'épouvantable résolution de ne pas survivre à la ruine de notre famille. C'est là que nous devions mourir ; les bêtes sauvages dévoreraient nos corps, et personne n'apprendrait la triste fin des derniers survivants de notre race.

En me parlant ainsi, il tira de son sein deux flacons d'inégale dimension, me tendit le plus grand, et avala le contenu du plus petit.

Je refusai de le prendre et je lui reprochai l'inégalité des doses; mais il me répondit qu'il était vieux et que j'étais jeune, et qu'elles étaient proportionnées à la vigueur de nos corps. Je refusai de nouveau, ne voulant pas mourir ; il me saisit alors avec la force d'un géant, tandis que j'étais assis sur le sol, il me renversa sur le dos en criant : «Nous devons périr ensemble». Et il me versa de force le contenu de la fiole dans le gosier jusqu'à la dernière goutte.

Je perdis aussitôt connaissance, jusqu'au moment où je me réveillai dans une caverne et demandai à boire d'une voix affaiblie. Un vieillard vénérable, à barbe blanche, approcha de mes lèvres un vase de bois.

«Où est Eurotas ? lui dis-je.

- Voulez-vous parler de votre compagnon ? reprit le vieux moine.

- Oui, repris-je.

- Il est mort», fut la réponse. J'ignore par quelle fatalité ce malheur arriva, mais je bénis Dieu de tout mon cœur de m'avoir épargné.

Ce vieillard était Hilarion, natif de Gaza, qui, après avoir passé bien des années au désert avec saint Antoine, était revenu cette année même (A.D.403) dans son pays pour y établir la vie des cénobites et des ermites ; il avait déjà réuni plusieurs disciples. Ils vivaient dans des cavernes peu éloignées, prenaient leurs repas à l'ombre des palmiers, et trempaient leur chétive nourriture dans l'eau de la fontaine.

Leur charité envers moi, leur douce piété, leur sainte vie, gagnèrent mon cœur à mesure que je recouvrais la santé. Je compris la sublimité de la religion que j'avais persécutée, et rappelai dans mon esprit les instructions de ma mère chérie et les bons exemples de ma soeur. Cédant à la grâce, je confessai (2) mes fautes aux pieds du ministre de Dieu, et je reçus le baptême la veille de Pâques.

- Nous sommes alors doublement frères, et même des enfants jumeaux de l'église ; car je naquis le même jour à l'éternelle vie. Que comptez-vous faire maintenant ?

- Je repartirai ce soir. J'ai accompli le double but de mon voyage. Le premier était d'éteindre ma dette ; le second était de déposer une offrande sur la tombe d'Agnès. Vous vous souvenez, ajouta-t-il en souriant, que votre excellent père me trompa sans le vouloir en me disant qu'elle convoitait les bijoux que je portais alors sur moi, dans ma ridicule sottise. Je résolus donc, après ma conversion, de lui offrir le plus beau qui restait à Eurotas. Je le lui ai apporté.

- Avez-vous tout ce qui est nécessaire pour votre voyage ? demanda timidement Fabiola.

- Je suis abondamment pourvu, répondit-il, grâce à la charité des fidèles. J'ai des lettres de l'évêque de Gaza, qui me procureront partout la nourriture et le logement. Néanmoins j'accepterai volontiers de votre part, en qualité de disciple de jésus-Christ, un peu d'eau et un morceau de pain.»

Se levant tous deux, ils s'avançaient vers la maison, lorsqu'une femme traversa précipitamment un massif d'arbustes et tomba à leurs pieds en criant :

«Oh ! sauvez-moi, chère maîtresse, sauvez-moi ! il me poursuit pour me tuer ! »

Fabiola reconnut dans cette pauvre créature son ancienne esclave Jubala : ses cheveux gris en désordre et toute sa personne annonçaient la plus extrême misère. Elle lui demanda de qui elle voulait parler.

«De mon mari, répondit-elle ; voilà longtemps qu'il me traite avec la plus indigne cruauté, aujourd'hui il a redoublé de brutalité. Oh ! sauvez-moi de sa vengeance !

- Il n'y a aucun danger ici, dit Fabiola ; ma pauvre Jubala, vous paraissez bien malheureuse. Il y a très longtemps que je ne vous ai vue.

- Hélas ! noble dame, pourquoi serai-je venue vous raconter tous mes malheurs ! Oh ! comment ai-je quitté votre maison, où j'aurais pu rester si heureuse ! Avec vous, avec Graïa et la bonne Euphrosyne, qui n'est plus de ce monde, j'aurais appris à devenir meilleure en embrassant le christianisme !

- Quoi ! y avez-vous réellement songé, Jubala ?

- Oui, depuis longtemps ; au milieu de mes chagrins et de mes remords, j'ai vu combien les chrétiens étaient heureux, même ceux qui avaient été aussi criminels que moi. Et parce que j'en parlais ce matin à mon mari, il m'a frappée et menacé de me tuer. Mais, Dieu merci, grâce aux instructions d'une amie, je connais la doctrine chrétienne.

- Depuis combien de temps êtes-vous en butte à ces mauvais traitements, Jubala ? demanda Orontius, à qui son oncle en avait parlé.

- Aussitôt que je lui eus raconté, peu de temps après mon mariage, les propositions que m'avait faites auparavant un étranger, au teint basané, nommé Eurotas. Oh ! quel misérable c'était ! livré aux plus odieuses passions qu'il assouvissait sans aucun remords. Un de mes plus pénibles souvenirs est lié à sa personne.

- Comment cela ? demanda Orontius avec une vive curiosité.

- Voici. A son départ de Rome, il me pria de lui préparer deux poisons narcotiques : le premier, destiné à un ennemi, s'il pouvait s'en emparer, était mortel ; le second n'occasionnait qu'un évanouissement de quelques heures, et devait lui servir à lui-même en cas de besoin. Lorsqu'il vint les chercher, j'allais précisément lui expliquer que, contrairement aux apparences, la petite fiole contenait un poison violent et très concentré, tandis que la grande ne renfermait qu'une dose fortement étendue d'eau et plus faible. Mon mari survint alors, en proie à un accès de jalousie, et me jeta hors de la chambre. Je craignis qu'Eurotas ne commit une méprise et ne fût la cause involontaire de la mort de quelqu'un.»

Fabiola et Orontius se regardèrent silencieusement étonnés de la justice des vues de la Providence ; un cri de Jubala les fit tressaillir. Ils furent saisis d'horreur en apercevant une flèche trembler dans son sein. Tandis que Fabiola la soutenait dans ses bras, Orontius regarda derrière lui et aperçut à travers une barrière une grimaçante et noire figure. Un instant après on vit un Numide s'éloignant de toute la vitesse de son cheval, son arc tendu au-dessus de l'épaule, à la manière des Parthes, et prêt à transpercer ceux qui tenteraient de le poursuivre. La flèche avait passé inaperçue entre Fabiola et Orontius.

«Jubala, dit Fabiola, désirez-vous mourir cliétienne ?

- Oui, de tout mon cour, répondit-elle.

- Croyez-vous à un seul Dieu en trois personnes ?

- Je crois fermement tout ce que l'Eglise enseigne.

- Et en Jésus-Christ, qui est né et mort pour racheter nos péchés ?

- Oui, je crois tout ce que vous croyez.» La réponse devenait moins distincte.

«Hâtez-vous, hâtez-vous, Orontius,» cria Fabiola en lui montrant la fontaine.

Déjà il était au bord du bassin, et revint aussitôt les deux mains pleines d'eau, qu'il versa, en prononçant les paroles du baptême, sur la tête de la pauvre Africaine ; au moment où elle expira, les eaux régénératrices se mêlèrent au sang de l'expiation.

Après ce triste et consolant spectacle, ils entrèrent à la maison et donnèrent des instructions à Torquatus au sujet de la sépulture de cette catéchumène purifiée par un double baptême.

Orontius fut frappé de l'ordre et de la simplicité qui régnaient dans l'intérieur de la maison, et qui contrastaient fortement avec le luxe et la splendeur d'autrefois.

Son attention fut tout à coup arrêtée dans une des salles à la vue d'une magnifique chasse ou coffret orné de perles, mais voilé par une riche draperie qui n'en laissait voir que l'encadrement. Il s'approcha plus près, et lut l'inscription suivante :

CECI EST LE SANG DE LA BIENHEUREUSE MIRIAM,
REPANDU PAR DES MAINS CRUELLES

Le visage d'Orontius se couvrit d'abord d'une pâleur mortelle, puis d'une vive rougeur. Il chancela.

Fabiola s'en aperçut, et, s'approchant de lui avec une franche bonté, posa la main sur son bras et lui dit d'un ton plein de douceur :

«Orontius, il y a ici de quoi nous faire rougir tous deux, mais non désespérer.»

En disant ces paroles elle tira le rideau. Orontius aperçut sur un plateau de cristal l'écharpe brodée qui avait joué un si grand rôle pendant sa vie et celle de sa soeur. Sur cette écharpe étaient posées deux armes aiguës, dont le sang avait rouillé la pointe. L'une d'elles, qu'il reconnut, était son propre poignard ; l'autre lui semblait être un de ces instruments de vengeance féminine, avec lesquels les dames romaines frappaient leurs esclaves pour les punir.

«Nous avons tous les deux, par une blessure involontaire, répandu le sang de notre soeur que nous honorons comme un ange du ciel. Pour moi, c'est en ce jour funeste, qui lui a fourni l'occasion de montrer sa vertu, que j'ai senti l'aurore de la grâce se lever dans mon cœur. Qu'en pensez-vous, Orontius ?

- Et moi aussi, depuis l'instant où je la traitai avec tant de cruauté et où elle me donna un si bel exemple d'héroïsme chrétien, je sentis la main de Dieu s'appesantir sur moi, et je marchai vers la pénitence et le pardon.

- Il en est toujours ainsi, conclut Fabiola ; l'exemple de Notre-Seigneur a fait des martyrs, et l'exemple des martyrs nous conduit au Seigneur. Leur sang adoucit nos cœurs, seul il les purifie et crie à Dieu miséricorde ; le sang d'un Dieu nous l'obtient. Puisse l'église, en ses jours de paix et de victoire, n'oublier jamais ce qu'elle doit à l'époque des martyrs ! Pour nous, nous lui devons la vie spirituelle. Que ceux qui ne la connaîtront que par la tradition en retirent les mêmes fruits de miséricorde et de grâce.

Ils s'agenouillèrent et prièrent longtemps et en silence devant ces précieuses reliques.

Puis ils se séparèrent pour ne plus se revoir ici-bas.



Après un certain nombre d'années qui s'écoulèrent pour Orontius dans toute la ferveur de la pénitence, un petit tertre verdoyant dans le vallon proche de Gaza, à l'ombre des palmiers, marqua l'endroit où il dormait le sommeil du juste.

Fabiola consacra aussi les longues années d'une sainte vie aux oeuvres de charité et alla reposer en paix à côté d'Agnès et de Miriam.


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(1) On appelait ainsi les religieux qui vivaient en communauté.

(2) La confession se faisait en particulier avant la réception du baptême. (Voyez Bingham, Origines, XI, VIII, § 11)