MACHAERA (μάχαιρα)

Sabre à un seul tranchant (Isid. Orig. XVIII, 6, 2), et qui, par suite, est fait plutôt pour couper que pour percer ; car les passages où se présente ce mot, aussi bien que tout l'ensemble des textes qui peuvent faire comprendre la manière de se servir de cette arme, impliquent quelque chose d'analogue à l'action de fendre ou de couper avec un couperet (Plaut. Mil. II, 5, 51 ; Suet. Claud. 15 ; Senec. de Ben. V, 24). Les Grecs d'Homère portaient la machaera à côté du glaive, et s'en servaient comme d'un couteau de chasse pour immoler les victimes et pour couper leur viande à table ; mais elle venait originairement des Orientaux, auxquels on l'attribue comme une arme qui leur appartient en propre (Aesch. Pers. 56). On la distingue aussi du glaive en forme de feuille de glaïeul à deux tranchants, coupant et perçant (, gladius, Xen. Symp. II, 11 ; Plato, Symp. p.190, A). Tous ces faits conduisent à croire que la machaera avait une grande analogie avec le couteau de chasse (culter venatorius), et que c'est bien elle qui est représentée, avec la forme qui lui était propre, dans la gravure ci-jointe, d'après une pierre gravée (Agostini, II, 26) où elle est entre les mains d'un gladiateur, évidemment d'origine barbare. Dans un bas-relief romain reproduit au mot bestiarius (1ere figure), un bestiaire luttant contre un léopard se sert de cette arme.


MACHAERIUM

Diminutif de machaera. Couteau de pêcheur (Plaut. Aul. II, 9, 1) ; scalpel ou bistouri (Aristot. Gen. An. V, 8, 13) ; rasoir (Aristoph. Eq. 413). Tous ces sens impliquent un instrument semblable, avec des proportions différentes, à celui que nous avons décrit et représenté dans l'article ci-dessus, et confirment ainsi les conjectures que nous y avons faites sur la forme particulière de cette arme.