TORUS

  1. Toute protubérance pleine et renflée, comme la saillie d'un muscle (Cic. Tusc. II, 9), d'une veine gonflée (Cels. VII, 18), ou des tronçons de corde (Cato, R.R. 135 ; Columell. XI, 3, 6), d'où les sens plus particuliers suivants :
  1. Matelas ou lit rembourré sur lequel on s'étend et on dort (Plin. H.N. VIII, 73 ; Ov. Fast. II, 795) ; ainsi nommé à cause des renflements qu'il présente entre les points où il est piqué, comme on le voit dans la figure ci-jointe, d'après un bas-relief en marbre.


  1. En architecture, moulure bombée de même forme que l'astragale, mais plus grosse ; c'est un des membres de la spira d'une colonne, où elle présente l'apparence d'une veine gonflée ou d'un coussin rond que fait renfler tout à l'entour le poids qui pèse sur lui d'en haut. Quand on employait deux torus, comme dans la base antique représentée ci-contre, ils étaient séparés l'un de l'autre par une moulure creuse nommée scotia, et l'on appelait l'un superior, l'autre inferior (Vitruv. IV, 7, 3 ; III, 5, 2).
  1. Protubérance renflée produite dans un feston (sertum) ou dans une couronne (corona) par les rubans qui sont noués tout autour, de place en place, et qui en rétrécissent en certains points le diamètre, comme dans le specimen, emprunté à un bas-relief en marbre. Par suite, on applique figurément ce terme à certains ornements oratoires, qui jettent de la diversité dans un discours (Cic. de Or. 6).

Illustration complémentaire

Base carrée de colonne dans le temple d'Apollon à Didyme
IV°-II° s. avant JC
Didyme (Turquie), 1990

© Charles Cavenel