PINNA (πτερόν)

  1. Le plat, la lame d'un gouvernail (gubernaculum) ; celui-ci, chez les anciens, n'était guère autre chose qu'un grand aviron ayant une large pale qui se terminait, comme les ailes de certains oiseaux, en ce que nous appelons une queue d'aronde ; d'où le nom de pinna.
C'est ce que montre le specimen ci-joint, d'après un bas-relief découvert à Pouzzoles. Si la pale était arrondie à son extrémité inférieure, comme celle d'un aviron ordinaire, le nom se conservait, mais alors c'était par comparaison avec une plume qui a, au centre, une tige cornée et, des deux côtés, des barbes qui figurent la pale de la rame (Non. v. Bipennis).
  1. Créneaux, au sommet d'une muraille, tout autour de la plate-forme d'une forteresse ou d'une tour, etc (Varro, L.L. V, 142 ; Claud. Quadrig. ap. Gell. IX, 1 ; Virg. Aen. VII, 159). Quelques grammairiens tirent ce sens du mot pinna d'une ressemblance imaginaire qu'ils croient saisir entre des créneaux et les plumes que portaient de côté les soldats et les gladiateurs samnites à leurs casques (voyez la gravure au mot samnis) ; d'autres le déduisent de cette circonstance, que le créneau se termine en biseau, par une lame qui finit par n'avoir plus que l'épaisseur d'une plume.

C'est ce que l'on remarque dans la gravure ci-jointe, qui représente deux créneaux sur les murs de la ville à Pompéi, vus de l'intérieur de la ville. On remarquera aussi qu'ils sont ingénieusement munis d'un épaulement, ou angle rentrant, qui protégeait les défenseurs des murs de traits venant obliquement du côté gauche.

  1. Palette attachée à une roue hydraulique (rota aquaria), sur laquelle le courant devait exercer son action (Vitruv. X, 5, 1).
  1. Registre d'orgue hydraulique (Vitruv. X, 8, 4).