ROTA (τροχός)
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Roue, ayant la même forme que nos roues
actuelles, et composée des membres suivants :
modiolus, le
moyeu ; radii, les rayons ; absides,
les jantes ; canthus ou orbis, la
bande ; parties que l'on distingue toutes nettement
dans la figure ci-jointe, qui représente une
roue antique conservée dans le cabinet des
Antiques, à Vienne.
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L'expression insistere rotis (Virg. Georg. III,
114), mot à mot, se tenir debout sur les roues, n'est
pas une simple figure poétique, mais une description
pittoresque de la manière dont le char antique (currus)
était conduit par celui qui le dirigeait. Le
conducteur de char était toujours debout et non assis,
comme le montre le spécimen ci-dessous, d'après
une lampe en terre cuite. Ainsi la traduction que donne
Martyn du vers cité de Virgile : «s'asseoir
victorieux au-dessus des roues rapides», n'est pas
seulement incorrecte quant à la manière dont
est rendue l'expression latine, mais suggère une image
tout à fait opposée à celle que le
poète a voulu présenter.
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Roue, instrument de supplice qu'employaient les
Grecs. La victime était attachée aux
rayons, et on la faisait tourner rapidement avec la
roue jusqu'à ce que mort s'ensuivît,
comme le montre la figure ci-jointe,
empruntée à un bas-relief grec
représentant Ixion, que Jupiter condamna au
supplice de la roue pour le punir de son
ingratitude, ainsi que d'autres actes criminels
(Cic. Tusc. V, 9 ; Apul. Met. III, p.
48 ; Tibull. I, 3, 74).
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Rota aquaria. Roue hydraulique, servant
à puiser de l'eau dans un courant et à
l'élever au-dessus de son niveau, et marchant
elle-même par l'action de l'eau (Lucret. V,
517). Des roues de ce genre, d'un mécanisme
très simple, mais auxquelles se rapporte
exactement en tout point la description de Vitruve
(X, 5), sont encore employées au même
usage dans plusieurs contrées. La figure
ci-après, qui représente une roue
à élever de l'eau, très commune
en Chine, en donnera une idée claire.
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La roue même est tout entière en bambou, et la
circonférence en est formée par deux cercles
concentriques peu éloignés l'un de l'autre, et de
l'un à l'autre desquels vont de petites planches plates
ou palettes (
pinnae), qui font
tourner la roue dans le sens où les pousse le courant.
Sur le cercle extérieur (
frons) sont
placées un certain nombre de poches (
haustra), formées ici de
simples tiges de bambou, en place de quoi les Romains se
servaient de boîtes de bois (
modioli) ou de jarres en terre
(
rotarum cadi, Non.
v. Haustra). A mesure que la
roue tourne, ces poches s'emplissent par immersion dans le
courant, et quand elles sont arrivées au sommet de
révolution, elles se trouvent renversées, et comme
elles sont placées sur la roue en sens oblique, elles
laissent tomber à côté d'elles leur contenu
dans une auge qui conduit l'eau au réservoir ou aux
canaux qui la distribuent au sol altéré.
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Rota figularis. Roue de potier (Plaut.
Epid. III, 2, 35), couchée
horizontalement, comme une table. La masse d'argile
dont on voulait former un vase était
posée sur la roue et façonnée
par les mains de l'ouvrier, tandis que le mouvement
de rotation (currente rota, Hor. A.P.
21) l'aidait d'une manière efficace à
donner soit à l'intérieur, soit
à l'extérieur du vase, une forme
circulaire. L'opération se comprend
aisément à l'aide de la figure
ci-jointe, empruntée à une peinture
égyptienne ; c'est un potier assis à
terre devant sa roue, sur laquelle la masse d'argile
( la partie ombrée de la gravure) est en
train de prendre forme ; le pouce de la main droite
creuse l'intérieur du vase, pendant
qu'à l'extérieur la paume de la main
gauche en arrondit le contours ;
procédé parfaitement semblable
à celui que nous pouvons tous les jours
observer chez nos potiers.
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Illustrations complémentaires
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Détail du sarcophage de Protésilas
représentant les damnés Sisyphe et Ixion
dans le Tartare
Musées du Vatican, Galerie des
candélabres
Rome, 2001
© Agnès Vinas
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Bir Barouta de Kairouan (Tunisie) :
c'est, sous le nom actuel de noria,
l'équivalent de la rota aquaria
antique.
Kairouan, 2001
© Agnès Vinas
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