ROTA (τροχός)
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- L'expression insistere rotis (Virg. Georg. III, 114), mot à mot, se tenir debout sur les roues, n'est pas une simple figure poétique, mais une description pittoresque de la manière dont le char antique (currus) était conduit par celui qui le dirigeait. Le conducteur de char était toujours debout et non assis, comme le montre le spécimen ci-dessous, d'après une lampe en terre cuite. Ainsi la traduction que donne Martyn du vers cité de Virgile : «s'asseoir victorieux au-dessus des roues rapides», n'est pas seulement incorrecte quant à la manière dont est rendue l'expression latine, mais suggère une image tout à fait opposée à celle que le poète a voulu présenter.
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La roue même est tout entière en bambou, et la
circonférence en est formée par deux cercles
concentriques peu éloignés l'un de l'autre, et de
l'un à l'autre desquels vont de petites planches plates
ou palettes (pinnae), qui font
tourner la roue dans le sens où les pousse le courant.
Sur le cercle extérieur (frons) sont
placées un certain nombre de poches (haustra), formées ici de
simples tiges de bambou, en place de quoi les Romains se
servaient de boîtes de bois (modioli) ou de jarres en terre
(rotarum cadi, Non. v. Haustra). A mesure que la
roue tourne, ces poches s'emplissent par immersion dans le
courant, et quand elles sont arrivées au sommet de
révolution, elles se trouvent renversées, et comme
elles sont placées sur la roue en sens oblique, elles
laissent tomber à côté d'elles leur contenu
dans une auge qui conduit l'eau au réservoir ou aux
canaux qui la distribuent au sol altéré.
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Illustrations complémentaires |
Détail du sarcophage de Protésilas © Agnès Vinas |
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Bir Barouta de Kairouan (Tunisie) : © Agnès Vinas |