SIPHO (σίφων)
- Tube ou tuyau d'où sort, soit par la pression même du liquide, soit par l'emploi des moyens artificiels, un jet d'eau (Senec. Q.N. II, 16 ; Plin. H.N. II, 66).
- Siphon qui servait à faire sortir, au moyen de la pression de l'atmosphère, des liquides du vase qui les contenait et à les faire passer, par un écoulement continu, dans un autre (Cic. de Fin. II, 8 ; Pollux, VI, 2 ; X, 20), comme cela se fait encore actuellement. Cette invention remonte à une très haute antiquité, et est égyptienne ; car on suit et on ramène le nom de cet instrument jusqu'à la racine égyptienne sif, boire, absorber (Wilkinson, Manners and Customs of Ancient Egypt, III, p.341), et l'opération même dont il est ici question est représentée dans la gravure d'après une peinture de Thèbes. Le personnage de droite verse le liquide dans trois vases placés sur le sommet d'un tabouret élevé, tandis que celui de gauche l'en retire et le fait passer dans un grand vase placé plus bas, au moyen de trois siphons séparés. Il tient entre ses lèvres le bout de l'un des siphons et est en train d'y faire le vide, tandis que le liquide coule déjà par les deux autres, que supporte et dirige sa main droite.
- Pompe aspirante et foulante, qui servait aussi quelquefois de pompe à incendie (Plin. Ep, X. 35 ; Isidor. Orig. XX, 6 ; Ulp. Dig. 32, 7, 12). La figure ci-contre représente une machine de ce genre, découverte dans le siècle dernier à Castrum Novum, près de Cività-Vecchia ; on suppose qu'elle servait à pomper de l'eau pour les bains publics de la ville. Elle est construite d'après les mêmes principes que la ctesibica machina décrite par Vitruve (X, 7), mais elle est plus simple, et, puisqu'elle se rapporte en tout point aux indications données par Héron (de Spirit., p. 180), qui était élève de Ctesibius, nous ne devons pas hésiter à l'admettre comme un specimen de la pompe inventée par celui-ci, avec les perfectionnements qu'y introduisit son élève.
Voici le détail des différentes parties dont elle est composée, avec leurs noms techniques : A A (δύο πυξίδες, modioli gemelli), deux cylindres dans lesquels montent et descendent alternativement les deux disques obturateurs, B (ἔμβολοι, emboli), et les pistons, C (κανόνια, regulae) ; D, tube horizontal (σώλην), qui met les deux cylindres en communication, et au milieu duquel s'élève un autre tube vertical, E (ἕτερος σώλην ὄρθιος). FFFF, dans la coupe au-dessous, indiquent quatre soupapes (ἀσσάρια), dont deux sont fixées au fond des deux cylindres, et les autres, une de chaque côté de l'embouchure du tube vertical, dans l'horizontal. On plaçait la pompe dans la position même où nous la montre la gravure, au-dessus du réservoir, le bout inférieur de chaque cylindre plongeant dans l'eau. L'action était précisément la même que celle qui est décrite dans l'article ctesibica machina. Les deux pistons travaillent à la fois, mais en sens inverse, l'un étant en haut quand l'autre est en bas. Quand l'un se lève et quand le vide se fait ainsi dans le corps de pompe, la soupape qui est en bas se lève et permet à l'eau de monter dans le tube par la voie ainsi ouverte, tandis que l'autre piston, en descendant dans l'autre cylindre, en ferme la soupape, et force l'eau qu'il contenait à s'engager dans le cylindre horizontal ; cette eau oblige la soupape qui est du même côté du tube vertical à s'ouvrir, tandis qu'elle ferme l'autre, et, se trouvant dans l'impossibilité de passer dans l'autre corps de pompe, elle est chassée dans le tube vertical (E), d'où elle s'échappe en courant continu à travers quelque tuyau en métal ou en cuir attaché au haut de ce tube ; ce tuyau manque dans notre gravure, parce qu'à l'époque où la pompe fut découverte, la partie supérieure du tube vertical avait disparu. On comprendra aisément comment on s'y prenait pour faire de ces machines des pompes à incendie. En réalité, cette pompe est tout à fait fondée sur l'application des mêmes principes que celles dont nous nous servons actuellement. |
SIPHONARII
Pompiers, ceux qui dirigeaient et faisaient marcher les machines (siphones) que l'on tenait prêtes pour combattre les incendies. Ils faisaient partie de la cohorte de gardes de nuit (vigiles) établie par Auguste (Inscript. ap. Murat. 788, 3).