PORTICUS (στοά)
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Portique, ou colonnade, longue promenade
étroite couverte d'un toit supporté par des
colonnes ; on y trouvait ainsi à la fois le grand air,
et une défense contre la chaleur du soleil et
l'humidité de l'atmosphère. On doit aux Grecs
l'origine de ces constructions, et les Romains les
adoptèrent et les reproduisirent dans de très
grandes proportions. Ces deux nations surent donner aux
proportions beaucoup de grandeur et de beauté ;
tantôt on en élevait comme ornements de villas
et de palais, tantôt c'étaient des constructions
publiques destinées à la foule, et alors elles
devenaient le rendez-vous de la population, et on les
pourvoyait de sièges, on les décorait d'objets
d'art pour en augmenter l'éclat et les attraits (Cic.
ad Att. IV, 16 ; Dom. 44 ; Suet. Aug. 29
; Cal. 37).
La gravure, d'après la carte de Rome en marbre dont nous avons déjà parlé, est un plan du magnifique portique d'Octavie, construit par Auguste, et enveloppant dans son enceinte les temples de Jupiter et de Junon. La principale entrée est marquée par une double rangée de six colonnes (à droite de la gravure), qui supportent un fronton de marbre comme le pronaos d'un temple ; la principale entrée subsiste encore, mais très défigurée par des réparations subséquentes et des constructions modernes. Des colonnades de ce même genre garnissaient aussi souvent la cour qui occupait le milieu d'un monastère, le cloître (crypta); de manière que les moines pouvaient, quand la chaleur ou la pluie les y forçait, se mettre à l'abri sous ces galeries. Voyez un specimen de cet usage au mot crypta.
- Galerie couverte dans un amphithéâtre, située (Calpurn. Ecl. VII, 47) tout à fait au sommet de l'édifice, et destinée à tout ce qu'il y avait de plus pauvre ; elle était munie en avant d'un rang de colonnes qui en supportaient le toit, comme le montre, dans une des figures données au mot amphitheatrum, la restitution de la galerie supérieure de l'amphithéâtre de Pola, d'après ce qui en reste, et d'après le Colisée de Rome.
- Long appentis ou galerie de bois, couverte d'un toit, mais ouverte en partie sur les côtés, construite sur un agger (Caes. B.C. II, 2), comme dans le specimen ci-joint, emprunté à la colonne de Trajan, pour protéger les hommes que l'on y plaçait. On donnait aussi le même nom à un hangar servant à défendre toute espèce d'objets, une rangée de ruches, par exemple, contre le froid et la pluie (Columell. IX, 7, 4).
Illustrations complémentaires |
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Portique d'une villa au bord de la mer © Agnès Vinas |
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Théâtre d'Aspendos (Turquie) : © Charles Cavenel |