AMPHITHEATRUM (ἀμφιθέατρον)
Amphithéâtre, primitivement construit pour le spectacle des combats de gladiateurs, mais employé par occasion pour d'autres espèces de spectacles. L'extérieur était toujours formé par une muraille ovale, partagé en un ou plusieurs étages d'arcades, suivant la grandeur de l'édifice, et décoré de colonnes, de pilastres, etc, suivant le goût de l'architecte. On le voit par la gravure qui représente le mur extérieur d'un amphithéâtre encore parfaitement conservé à Pola, en Istrie.
L'intérieur formait comme une cavité elliptique (cavea), entourée pour les spectateurs de sièges qui s'élevaient en gradins l'un au-dessus de l'autre. Il était divisé en ses parties principales ainsi qu'il suit : l'arena, au fond, espace plat et ovale au centre de l'édifice, où luttaient les combattants ; le podium, galerie élevée qui enveloppait immédiatement l'arena, réservée pour les sénateurs et les personnages de marque ; gradus, les cercles de sièges occupés par le public, qui, lorsque l'édifice était grandiose, étaient partagés en deux ou plusieurs étages, appelés maeniana, par de vastes paliers (praecinctiones) et des murs élevés verticalement (baltei) ; ils étaient divisés en compartiments semblables à un triangle renversé ou à un coin (cunei) par des escaliers (scalae), qui communiquaient avec les avenues d'entrée et de sortie (vomitoria) dans la carcasse de l'édifice. Au-dessus était une galerie couverte pour les femmes. On peut apercevoir tous ces points dans la gravure suivante, qui représente l'intérieur de l'amphithéâtre de Pompéi tel qu'il existe maintenant.
Mais, comme notre dessin est nécessairement fait sur une échelle très réduite et que les parties qui ont été dévastées s'y distinguent mal, on le comprendra mieux en recourant au plan qui va suivre et qui donne une coupe et une élévation restaurées d'une partie de l'amphithéâtre de Pola par le chanoine Stancovitch (Anfiteatro di Pola, tav.4) : tout y est détaillé avec plus de perfection.
Les spectateurs pénétraient dans le théâtre par les arcades du rez-de-chaussée à main gauche de la gravure. A est le podium, qu'on aborde par un petit escalier qui débouche du troisième corridor ou corridor intérieur, au centre de la gravure ; ce podium est élevé au-dessus de l'arène par un mur nu, surmonté d'une balustrade, sous laquelle on voit une des portes par lesquelles les bêtes sauvages ou les combattants entraient dans l'arène. L'escalier qui commence immédiatement à l'entrée de plain-pied conduit directement au premier maenianum (1), où le spectateur arrivait par les ouvertures (vomitoria) B : il descendait alors les degrés qui partagent les rangées de sièges qu'ils enferment en compartiments à forme de coin (cuneus), jusqu'à ce qu'il fût venu à la rangée particulière où son siège était réservé. Le haut mur nu, dans lequel s'ouvre l'entrée (B), est le balteus : il devait séparer les différents maeniana, et empêcher les classes qui n'avaient droit de s'asseoir que sur les sièges supérieurs de descendre à ceux d'en bas. Un escalier d'embranchement, détournant à gauche, conduit au corridor formé par les arcades du mur extérieur ; de là il tourne à droite et mène au second maenianum (2), qui avait même entrée, même distribution que le maenianum inférieur, et était séparé du supérieur par un autre balteus (C). D'autres escaliers, mais qu'on ne peut indiquer dans une seule coupe, conduisent de la même manière au troisième maenianum (3) et à la galerie couverte pour les femmes qui le domine (D). Les trois arches solides, au centre de la gravure, construites dans le briquetage principal du bâtiment, forment une succession de corridors enfermant tout l'édifice, d'où les différents escaliers débouchent ; en même temps ils supportent les sièges de la cavea et les escaliers par lesquels les spectateurs pénétraient dans l'amphithéâtre ou le quittaient.