AULA (αὐλή)


  1. Mot grec qui désignait dans l'origine une cour découverte au-devant d'une maison : autour de cette cour étaient situées les écuries, les étables pour le bétail et les dépendances de la ferme. Les poètes romains adoptèrent ce mot pour désigner un chenil (Grat. Cyneg. 167), une bergerie (Prop. III, 2, 39), ou une tanière pour des bêtes féroces (Petr. Sat. 119).

  2. Après l'époque homérique, l'aula grecque fut un péristyle découvert dans l'intérieur d'une maison ; il y en avait deux dans chaque demeure (Vitruv. VI, 7, 5) : l'un autour duquel étaient disposés les appartements des hommes, et l'autre pour l'usage exclusif des femmes. Sous d'autres rapports, ils correspondaient à l'arrangement et à la distribution générale de l'atrium et du péristylium d'une maison romaine. Voyez le plan de la maison grecque au mot domus, sur lequel les deux aulae sont marquées respectivement C et E. C'est par allusion à ce sens du mot que Virgile l'emploie en parlant de la cellule de la reine des abeilles (G. IV, 90).

  3. Aula regia. Partie centrale de la scène dans les théâtres grecs et romains, destinée surtout aux représentations tragiques, et offrant aux yeux un beau palais près duquel on plaçait l'action (Vitruv. V, 6, 8).

La figure ci-jointe représente une vue du grand théâtre de Pompéi, avec la scène au fond ; elle suffit pour faire concevoir facilement le caractère général de cette partie de l'édifice, quoique tout le haut soit en ruines.
  1. Employé dans l'ancienne langue latine (Cato, R.R. 85) pour olla.

Illustration complémentaire

Porte principale ouvrant sur le mur de scène du Théâtre d'Orange (France), 1984

© Agnès Vinas