NAVIS (ναῦς)
Navire, terme générique pour toute
espèce de bâtiment, qu'il fût construit pour
aller à la rame ou à la voile (Cic. Virg. etc).
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Navis oneraria (στρογγύλη ναῦς, πλοῖον φορτικόν). Bâtiment de charge, employé comme
transport pour accompagner une flotte, ou comme navire
marchand pour transporter des denrées, des
marchandises, toute espèce de fret. C'était un
navire lourdement construit, à quille ronde, et en
général ponté d'un bout à
l'autre, sans pointe armée de fer (rostrum) à l'avant, et
toujours disposé pour ne marcher qu'à la voile,
sans rames ni avirons. Tous ces détails se trouvent
dans le specimen ci-dessous, qui, d'après un monument
funéraire, représente le navire de quelque
négociant ou patron de navire de Pompéi (Liv.
XXII, 11 ; XXX, 24 ; Nep. Them. 2 ; Non. s.v.).
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Navis actuaria
(ἐπίκωπος). Bâtiment découvert, marchant
avec des avirons, aussi bien qu'à la voile, et qu'on
ne destinait pas à mettre en ligne le jour du combat,
mais que l'on employait dans une flotte pour tout ce qui
devait être fait promptement, pour croiser, pour
exécuter une reconnaissance, pour porter un message,
pour transporter des hommes (Non. s.v. ; Gell. X, 25,
3 ; Liv. XXI, 28 ; XXV, 30). Il n'était jamais garni
de moins de dix-huit avirons (Scheffer, Mil. Nav. II,
2). Le modèle que nous donnons d'après le
Virgile du Vatican, et qui représente le vaisseau
transportant Enée et ses compagnons en Italie, en a
vingt, dix de chaque côté.
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Navis longa (ναῦς μακρά). Galère,
long vaisseau à quille mince et aiguë ; elle
était mise en mouvement par un seul banc de rameurs,
et formait une classe intermédiaire entre la navis
actuaria et les bâtiments qui avaient plus d'un
rang de rames, la
birème, la
trirème, etc (Liv. XXX, 24). Ces navires
avaient jusqu'à cinquante rames (Herod. VI, 138) ; et
celui que nous donnons comme modèle, daprès une
mosaïque trouvée dans une tombe près de
Pouzzoles, en a quarante-huit, vingt-quatre de chaque
côté, juste le nombre de rames des
galères de la Méditerranée au
oyen-âge (Jal. Archéol. navale, t.I,
p.25).
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On emploie aussi ce mot comme nom générique pour
désigner tout bâtiment de guerre, ceux qui avaient
plusieurs rangs de rames comme ceux qui n'en avaient qu'un,
parce qu'en réalité tous étaient construits
sur le même plan, une quille aiguë avec un
très long espace entre la poupe et la proue, au lieu des
coques courtes et ramassées, des quilles arrondies, qui
avaient été adoptées pour la marine
marchande et quelques bâtiments de corsaires.
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Navis tecta, strata ou constrata (ναῦς κατάφρακτη). Vaisseau ponté, par opposition
à celui qui ne l'est pas ou qui ne l'est qu'à
moitié (Liv. XXX, 10 ; XXXVI, 43 ; Hirt. B.
Alex. 11 ; Tac. Ann. II, 6). La première
gravure montre un vaisseau ponté de la marine
marchande, la seconde un de la marine militaire.
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Navis aperta (ἄφρακτον). Navire
découvert, sans pont, ou ponté seulement
à moitié (Liv. XXII, 19 ; XXXVI, 43). Voyez le
modèle n° 3.
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Navis turrita. Bâtiment de guerre sur le pont
duquel était élevée une
tour servant aux combattants à lancer leurs
traits ; ils étaient là à l'abri comme
derrière les murs d'une forteresse (Virg. Aen.
VIII, 693 ; Florus, IV, 11, 5). On dit que ce fut Agrippa qui
en introduisit le premier l'usage (Serv. ad Virg.
l.c.). La gravure est empruntée à un
bas-relief publié par Montfaucon.
Illustration complémentaire
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Ulysse attaché au mât de son bateau
écoute le chant des Sirènes
Mosaïque de Dougga, v. 260 apr.JC
Musée du Bardo, Tunis (Tunisie)
© Agnès Vinas, 2001
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