CATELLUS

Diminutif de catena ; petite chaîne dont on se servait pour retenir les esclaves : avait-elle un caractère particulier, c'est ce qu'il est difficile de déterminer. D'après un passage de Plaute où se trouve le mot catellus (Curc. V, 3, 13), on peut conjecturer que c'était quelque chose comme ce que nous appelons une entrave, qu'on attachait aux jambes des animaux pour les empêcher de s'écarter, et qui pouvait être fixée à la jambe d'un esclave pour le punir. Le mot avait tiré son origine d'un calembour fait sur le mot canis (Becker, Quaest.Plautin. p. 63 ; Lips. 1837) parce que l'entrave et la chaîne ont une sorte d'affinité avec un chien chargé de chaînes.


CATENA (ἄλυσις)

  1. Chaîne formée d'une série d'anneaux de fer entrelacés (Cic., Virg., Hor., Ov., etc.). Les chaînes des anciens étaient faites exactement comme les nôtres, ainsi qu'on le voit par la gravure qui représente quelques anneaux d'une ancienne chaîne, conservée maintenant comme une sainte relique dans l'église Saint-Pierre-ès-Liens (S. Pietro in Vincoli, à Rome). C'est de cette chaîne qu'est venu le nom de l'église, car on dit que c'est la chaîne même avec laquelle saint Pierre fut enchaîné dans le Tullianum ou prison de Servius (Voy. Cancellieri, Carcere Tulliano, où sont rapportés tout au long tous les témoignages sur lesquels cette tradition repose).
  1. Chaîne d'or et d'argent, portée par les femmes comme un ornement autour du corps ou sur l'épaule et les côtés, ainsi qu'un balteus ( Plin. H. N. XXXIII, 12). Des ornements de ce genre sont fréquemment représentés dans les peintures de Pompéi d'où est tirée la gravure ci-jointe ; la chaîne est toujours placée, comme ici, sur le corps nu des déesses, des bacchantes, des danseuses et d'autres personnes de cette sorte.

Illustration complémentaire

Chaînes de Saint Pierre aux Liens (Rome), 2001

© Agnès Vinas