BALTEUS
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Baudrier, passé sur une épaule
et sous l'autre pour suspendre l'épée,
de la même façon que nos soldats
portent les armes qu'ils ont au côté
(Quint. XI, 3, 140). Il était attaché
sur le devant par une boucle (Virg. Aen. V,
314), et souvent enrichi de clous d'or
(bullae) ou de pierres précieuses
(Virg. l.c.). On peut voir distinctement ces
détails dans la gravure, prise d'un
trophée de Rome, dit trophée de
Marius, mais qui appartient, en
réalité, à l'époque de
Trajan.
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Les soldats grecs de l'époque homérique se
servaient d'un baudrier semblable pour porter leurs boucliers
; ils en portaient deux en même temps (Hom. Il.
XIV, 404).
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On se servait encore d'un baudrier semblable, qu'on
désignait aussi par le même nom, pour suspendre
un carquois sur les épaules (Virg. Aen. V, 313 ;
Nemes. Cyneg. 91), ou un instrument de musique, comme une
lyre ou une guitare, au cou (Apul. Flor. II, 15, 2).
Voyez les gravures aux mots pharetratus,
3 et
lyristria, qui présentent des baudriers
employés de ces deux façons.
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Baudrier ou bandeau de parure, décoré
parfois de clous d'or et d'argent ou de broderies,
qu'on plaçait autour du cou et du poitrail
d'un cheval, au-dessous du monile ou
sous-gorge, et auquel on attachait souvent des
grelots (Apul. Met. p.224). La figure est
prise d'un vase d'argile ; comparez celle du mot
tintinnabulatus, qui est plus simple et qui
représente un grelot suspendu au baudrier.
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Ce mot désigne moins exactement, surtout chez les
poètes, un ceinturon (Lucan. II, 361 ; Sil. Ital. X,
181. cf
cingulum ), ou encore une sangle passée autour
du corps d'un cheval (Claud. Ep. XXI et XX).
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Large bande plate dans la sphère, qui
contient les douze signes du zodiaque et
représente la course du soleil qui les
traverse (Manilius, III, 334), comme on le voit par
la gravure, qui est copiée d'une peinture de
Pompéi.
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Bande qui entoure le coussin sur le
côté d'un chapiteau ionique ; en
langage technique, bande ou ceinture de
coussins (Vitruv. XI, 5, 7). Elle est souvent
couverte de sculptures, comme on le voit dans la
figure, qui représente un chapiteau
appartenant au temple de Minerve Polias, et vu
latéralement.
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Mur ou parapet, qui, dans un théâtre ou un
amphithéâtre, formait une ligne de
démarcation entre une rangée de sièges
(maenianum) et une autre
(Calpurn. Ecl. VI, 47). Il servait à
empêcher les différentes classes de spectateurs
de passer des places assignées à leurs ordres
respectifs dans d'autres parties de l'édifice
où elles n'avaient pas droit de s'asseoir ; par
exemple, d'une rangée supérieure dans une
inférieure.
La figure présente une vue du plus grand
théâtre de Pompéi, et montre une partie
de deux maeniana ou rangées de sièges
avec le balteus qui les sépare. On comprendra
que ce parapet, qui n'est ici qu'un débris, courait
sans interruption autour de toute la rangée de
sièges. Les spectateurs, en entrant au
théâtre, suivaient la galerie couverte, qui est
l'arcade vaste et obscure, figurée à main
droite, jusqu'à ce qu'ils arrivassent à une des
petites portes (vomitoria) par lesquelles ils
pénétraient dans l'intérieur ; ils
descendaient ensuite les escaliers de devant jusqu'à
ce qu'ils fussent parvenus à la rangée ou au
gradin (gradus) où se
trouvaient les places qui leur étaient
assignées.
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On voit au-dessus un autre balteus, avec deux de ses
portes, qui séparait le second maenianum des
sièges supérieurs. On remarquera aussi que le
passage couvert qui entoure le premier maenianum ne
communiquait pas avec le maenianum supérieur ; on
y arrivait par un corridor distinct, qui avait un esclier
séparé dans la partie extérieure de
l'édifice.
Illustrations complémentaires
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Cavalier romain portant le glaive attaché au
balteus
Moulage de la colonne Trajane
Musée de la Civilisation romaine, EUR (Rome),
1980
© Charles Cavenel
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Emplacements en creux destinés à
recevoir
des planches de balteus amovibles
Théâtre de Dougga (Tunisie), 2001
© Agnès Vinas
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