«La colonne historiée, élevée de 176 à 193 en mémoire des campagnes de Marc-Aurèle, est généralement qualifiée d'Antonine ; mais il vaut mieux l'appeler Aurélienne, pour éviter toute confusion entre Antonin le Pieux et son successeur. Les Romains l'appelaient Columna centenaria divorum Marci et Faustinae (Corp. inscr. lat. t.VI, n.1585), parce qu'elle avait 100 pieds de haut et supportait les images de Marc-Aurèle et de l'impératrice Faustine.

Cette colonne souffrit au moyen âge, beaucoup plus que celle de Trajan. Sixte-Quint la fit restaurer en 1589 par Domenico Fontana. Cet architecte la pourvut d'un nouveau socle, qui fit disparaître ou recouvrit les débris de l'ancien, connu en partie par des gravures ; on y voyait des Victoires, des guirlandes (Petersen, pl. 2) et, au-dessous, sur un dé allongé, un chef barbare agenouillé devant l'empereur et son cortège (gravure d'Enea Vico, ap. Petersen, p. 9). Fontana fit aussi restaurer les bas-reliefs, d'une manière grossière et capricieuse.

 

La première publication fut celle de Pietro Santo Bartoli, avec texte de Bellori (vers 1675). Ces 75 planches ont été souvent reproduites ; elles sont inexactes et fortement interpolées, mais donnent seules toutes les figures de la spirale déroulées sur un plan horizontal. A cet égard, elles sont bien plus utiles que les grandes et belles planches de Piranesi, qui reproduisent l'aspect même de la spirale. Nos dessins sont calqués sur une édition réduite des planches de Bartoli (150 pl., Rome, 1779). En 1893, Guillaume II, étant à Rome, fut frappé de l'intérêt de ces reliefs pour la connaissance des Germains du second siècle ; à partir de mai 1891, il fit photographier tous les reliefs et en fit mouler une partie pour le Musée de Berlin. Inde : Petersen, Domaszevski, Calderini, Die Marcus-Säule in Rom, Munich, 1896; 2 vol. in-fol. de 128 pl., avec un excellent in-4 explicatif de Petersen. Les planches photographiques sont d'un format absurde et d'un poids invraisemblable ; le prix est exorbitant.

Mon texte dérive de la notice de Petersen ; voir aussi, pour la première partie de la colonne, le commentaire de Mme Strong, Roman Sculpture, p.273 et suiv., avec de fines observations sur la qualité artistique de ces reliefs. Il m'a paru inutile de donner la concordance avec les planches des in-folio allemands, que leur prix et leur poids rendent inabordables.»

Répertoire de reliefs grecs et romains,
t.I les Ensembles, pp.293, Paris (1909)