(Θηριομάχοι),
bestiaires.
On appelait ainsi, à Rome, des hommes qui combattaient
dans le cirque contre les bêtes, soit qu'ils y eussent
été condamnés comme criminels ou comme
prisonniers de guerre, soit qu'ils fissent volontairement ce
métier, pour un salaire [Auctoramentum] ou par
goût. Ceux qui étaient dans ce dernier cas, bien
exercés et diversement armés, selon le genre de
combat qu'ils avaient à soutenir, s'appelaient
proprement venatores
et se distinguaient entre eux par
d'autres noms particuliers [
venatio] ; les
véritables bestiarii étaient ceux qu'on
forçait de combattre sans armure défensive, ou
vêtus d'une simple tunique ; ils avaient le bras gauche
quelquefois protégé par une pièce
d'étoffe et les jambes par des bandages
enroulés tout autour [fasciae], et tenaient
dans la main droite, quand on leur donnait une arme, une
lance ou un glaive : c'est ainsi qu'on voit dans les
bas-reliefs
d'un tombeau de Pompéi, aujourd'hui
détruit, mais dont les dessins nous ont
été conservés, la représentation
d'une venatio ; des hommes vêtus comme nous
venons de le dire, d'autres entièrement nus courant au
milieu d'animaux de toute espèce, combattant ou fuyant
; l'un de ceux-ci est terrassé. Bien que ces
malheureux fussent inférieurs aux derniers des
gladiateurs, les Romains prenaient plaisir au spectacle de
leur supplice ; il y en avait, comme l'empereur Claude, qui
ne pouvaient s'en rassasier.
E. SAGLIO.