Bestiaire victorieux d'une panthère - Mosaïque de la villa romaine de Nennig - IIIe siècles apr.JC - Nennig, Allemagne



Lorsque l'agriculture a progressivement remplacé le mode de subsistance des chasseurs-cueilleurs, la chasse (venatio) est restée un plaisir aristocratique, mis sous la protection d'Artémis / Diane dans la culture gréco-romaine. Il était donc naturel qu'elle fasse partie des spectacles d'origine religieuse donnés dans les amphithéâtres (ou les cirques, faute de mieux) dès le IIe siècle av.JC, et qui se sont multipliés après la deuxième guerre punique, à mesure que l'extension de l'imperium romanum permettait d'accéder à des contrées peuplées d'animaux exotiques fascinants, qu'on a vite décidé de capturer et de donner en spectacle à grands frais dans les grandes villes de l'Empire, et à Rome bien entendu. Une véritable industrie s'est organisée, comme vous le verrez dans les vidéos ci-dessous, empruntant le cadre de l'évergétisme pour offrir le matin des chasses grandioses (venationes) à des foules enthousiastes. Mais vous lirez l'article sur les larmes des éléphants pour vous rendre compte qu'il ne fallait pas se tromper d'animaux, et que parfois le spectacle pouvait ne pas donner dans le public les résultats escomptés.

Les spectacles du matin (venationes) mettaient aux prises soit des animaux entre eux, simulant ainsi certaines prédations naturelles, soit des animaux avec des humains diversement armés, venatores ou bestiarii. Un empereur comme Commode était particulièrement friand de ce genre de massacres, où il excellait. Il ne faudra pas confondre ces spectacles du matin avec ceux de midi (meridiani), impliquant aussi souvent des animaux et des êtres humains, mais dans une relation totalement disproportionnée qui ne laissait aucune chance aux condamnés à mort.



Extraits du Dictionnaire de Daremberg et Saglio (1877)

Extraits du Dictionnaire d'Anthony Rich (3eme éd. 1883)

Documents complémentaires