Jean Fouquet - César franchit le Rubicon - Enluminure de l'Histoire ancienne jusqu'à César - 1470-1475 - Musée du Louvre





Consecutusque cohortes ad Rubiconem flumen, qui provinciae ejus finis erat, paulum constitit, ac reputans quantum moliretur, conversus ad proximos : « Etiam nunc, inquit, regredi possumus ; quod si ponticulum transierimus, omnia armis agenda erunt. »

Ayant suivi ses cohortes jusqu'au [fleuve] Rubicon qui constituait la frontière de sa province, il s'arrêta un moment, et considérant la gravité de l'action qu'il entreprenait, tourné vers ses proches, il dit : « Encore maintenant, nous pouvons reculer ; mais si nous passons ce petit pont, tout devra être réglé par les armes. »

Cunctanti ostentum tale factum est. Quidam, eximia magnitudine et forma, in proximo sedens, repente apparuit harundine canens ; ad quem audiendum cum, praeter pastores, plurimi etiam ex stationibus milites concurrissent, interque eos et aeneatores, rapta ab uno tuba, prosilivit ad flumen et ingenti spiritu classicum exorsus, pertendit ad alteram ripam.

Alors qu'il hésitait, voici quel prodige lui apparut. Un homme, d'une taille et d'une beauté extraordinaires, assis à proximité, apparut soudain en jouant de la flûte ; comme, pour l'entendre, outre les bergers, la plupart aussi des soldats étaient accourus en quittant leurs postes et parmi eux aussi des sonneurs de trompe, ayant saisi l'une de leurs trompettes, il s'élança vers le fleuve et, avec un souffle énorme, ayant entonné la sonnerie guerrière, il se dirigea vers l'autre rive.

Tum Caesar : « Eatur, inquit, quo deorum ostenta et inimicorum iniquitas vocat. Jacta alea est ! », inquit.

Alors César s'écria : « Allons là où nous appellent les prodiges des dieux et l'injustice de mes ennemis. [Le dé a été jeté] Le sort en est jeté », dit-il.