Octave, en se faisant décerner le titre d'Auguste, en 27 av. J.-C., par le sénat et le peuple, sur la proposition de Munatius Plancus, prétendait attacher à sa personne un caractère sacré et presque divin, de nature à fonder la légitimité et l'inviolabilité de la puissance impériale en lui-même et dans les membres de sa famille. En effet, les Romains rattachaient au mot augustus le mot augur, pour mieux indiquer la valeur religieuse de ce surnom. «C'est avec Jupiter, dit Ovide (Fast. I, 608 sqq), que César partage son nom ; nos pères disaient augustes les choses saintes ; augustes sont les temples religieusement consacrés par la main des prêtres. De ce mot est dérivé celui d'augure et toute augmentation (ou création) due à la puissance de Jupiter», etc. Le prince fut dès lors considéré comme sanctus, sacrosanctus et comme ayant droit aux adorations ; les Grecs ont traduit le mot Auguste par Sebastos. Les successeurs d'Octave prirent après lui le même surnom, en l'ajoutant immédiatement à leur nom propre, que précédaient les mots Imperator et Caesar.
Au titre d'Auguste se rattache l'institution d'un culte rendu à l'empereur pendant sa vie, son apothéose après sa mort, et le titre de Divus Augustus qui en est la suite [Apotheosis, Sodales Augustales]. Les impératrices, et plus tard les autres princesses de la famille impériale, prirent le nom d'Augusta, et toute la famille celui de Domus Augusta. Depuis Marc-Aurèle et L. Verus, le titre d'Auguste ne fut plus exclusivement réservé à l'empereur régnant ; il fut accordé à des princes impériaux, à des fils adoptifs, etc. Probus prit le nom de perpetuus Augustus, et Claude le Gothique celui de semper Augustus, qui fut en usage jusqu'à la destruction de l'empire romain.
Article de G. Humbert