Crucifixion collective dans le film de Jerzy Kawalerowicz - Quo Vadis ? - 2001



Fédor Bronnilov - Les esclaves crucifiés - 1878
Galerie Tretiakov - Moscou

 

Si l'usage de la crucifixion est largement attesté dans l'antiquité romaine pour certains condamnés à la peine capitale, dans Quo Vadis ? ce supplice collectif dans l'arène ne semble pas pertinent, dans la mesure où l'agonie d'un crucifé pouvait durer plusieurs jours, ce qui n'était guère adapté à l'arène d'un amphithéâtre ou d'un cirque, où la mort devait être administrée de la manière la plus spectaculaire possible, avec du suspense et de l'action. Demander au public de patienter durant des heures pour voir simplement agoniser de misérables loques aurait été contre-productif. D'ailleurs Néron s'ennuie...

Cela dit, le parti de Sienkiewicz de situer dans l'arène l'un des épisodes de la persécution se justifie d'abord par le scandale que constitue la condamnation d'Aulus Plautius, l'ancien conquérant de la Britannia, au supplice infamant de la croix, en principe réservé aux esclaves ou aux non-citoyens romains. Et donc la harangue du vieil homme, accusant Néron devant tout le peuple des pires crimes qu'il ait commis, présente une efficacité romanesque qui justifie l'accroc fait à la véracité historique.




1. Contextualisation


2. Texte à lire